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Le photographe et journaliste Claude Baechtold vient présenter son premier long-métrage documentaire, Riverboom
qui raconte, avec humour et auto-dérision, le périple qu'il a mené en
2002 avec les reporters Serge Michel et Paolo Woods à travers
l'Afghanistan, peu après les attentats du 11 septembre 2001. À la fois
road-movie entre amis, tragi-comédie documentaire, reportage de guerre
et récit de voyage, Riverboom, œuvre surprenante et au ton résolument absurde, sera ensuite à l'affiche tout le mois de novembre.
Riverboom De Claude Baechtold
(Doc.,
Suisse, 2024, 1h39, en français avec s-t fr., 12/14) – Riverboom, c'est
l’odyssée déjantée de trois jeunes reporters de guerre dans le chaos
afghan, peu après les attentats du 11 septembre 2001: Serge Michel, un
journaliste genevois bourreau de travail, Paolo Woods, un photographe de
guerre florentin aussi jovial qu’inconscient, et Claude Baechtold, un
typographe suisse d'une prudence maladive. Embarqué dans cette aventure
malgré lui, Claude achète une caméra video au bazar de Kaboul pour
filmer cette folle équipée qui va changer sa vie… avant de perdre les
cassettes pendant vingt ans.
«Le temps d’un film, ce
pays habituellement synonyme d’enjeux géopolitiques désastreux et de
condition féminine bafouée, s’est mué en terrain propice à de
drolatiques aventures. Celles de Serge, journaliste suisse moraliste et
toujours pressé, de Paolo, photographe décontracté jusqu’à
l’inconscience et de Claude, typographe timoré, embarqué à l’insu de
son plein gré pour filmer "l’usage du monde" avec un caméscope qu’il
sait à peine faire fonctionner.» (L'Obs)
CLAUDE BAECHTOLD À PROPOS DE SON FILM
En
Suisse comme ailleurs, il y a ceux qui restent et ceux qui partent. La
mort de mes parents m’a fait basculer dans la deuxième catégorie. C’est
ainsi qu’en quelques jours, je suis passé du statut de graphiste
typographe à celui de reporter de guerre. Prendre le large, mais pour
trouver quoi ? Quand nous partons, nous sommes perdus : Serge s’est fait
quitter par sa femme, Paolo voit son père fuir le domicile conjugal
pour une pulpeuse californienne et moi, j’ai perdu mes parents. L’humour
afghan, l’absurdité de la guerre ainsi que la promiscuité forcée d’un
interminable roadtrip vont modeler notre futur trio avec une intensité
qui n’aurait pas été possible chez nous. Quand nous ressortons de la
voiture après notre grand tour, nous ne sommes plus perdus, nous sommes
soudés pour
la vie. Nous ne nous quitterons plus. L’Afghanistan a scellé notre destin.
Je
fais maintenant partie des Suisses voyageurs, ceux qui se sont perdus
sur la route et que l’aventure a défaits et reconstruits. Les cassettes
vidéo de ce voyage avaient été confiées à un ami pour qu’il les
digitalise. Il les égare avant même que je puisse
voir leur contenu.
Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard qu’il me rappelle : “dis
donc j’ai retrouvé tes cassettes au fond de mon garage, tu les veux
toujours
ou je les balance à la poubelle ?” En les regardant vingt
ans après le tournage, je réalise qu’elles ont justement ceci
d’intéressant qu’elles montrent ce que les journalistes classiques
n’auraient pas filmé: la vraie vie de trois reporters jeunes fauchés et
pas très malins à travers le quotidien d’un pays en guerre. C’est ainsi
que j’ai voulu raconter ce que j’ai vécu, ce voyage tragique et pourtant
hilarant par moment, car le monde est ainsi quand on le voit autrement
qu’à travers un écran de télévision.
BIO CINÉASTE
Né à
Lausanne, graphiste diplômé de L’ECAL, c’est en Iran que Claude
Baechtold développe son travail photographique en collectionnant de
manière compulsive la voiture nationale iranienne. Avec son collectif
Riverboom qu’il fonde en Afghanistan avec les reporters de guerre Serge
Michel et Paolo Woods, il lance une collection de guides de voyages aux
destinations improbables dont le pôle Nord, qui lui vaudra le Grand Prix
Images Vevey en 2006.
Il revisite les genres mineurs de la
photographie: roman photo d’aventure – diaporama accéléré́ transformé
en film d’animation psychédélique – guides de voyages répertoriant
pêle-mêle moustaches irakiennes, chars soviétiques et Kayaks Inuits –
jeux de memory illustrant des duels visuels entre la Suisse et le reste
du monde. Cette approche novatrice l’impose comme un tenant du nouveau
reportage. Journaliste d’investigation, il a écrit pour les journaux
suisses: L’Hebdo, Le Matin dimanche et NZZ am Sonntag. En 2021, il
coécrit pour le média Heidi.news une enquête sur l’industrie du béton,
qu’il adapte en bande dessinée. “Béton, enquête en sable mouvant” parait
en avril 2024, aux Presses de la cité, Paris. Il est désormais
réalisateur et a terminé en 2023 Riverboom, son premier film, mais
n’hésite pas à reprendre la plume quand une bonne histoire lui tombe
dessus.
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