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Bye Bye Tibériade

De Lina Soualem
Doc., Palestine, France, Belgique, Qatar, 2023, 1h22, v.o. s-t fr., 16/16

À 20 ans, Hiam Abbass quitte son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes…

Composé du récit de Hiam Abbas, narrant ses choix de vie et l'histoire de son exil, d'images d'archives et de vidéos familiales, Bye Bye Tibériade transmet une histoire de détermination, de mémoire et de résistance. Un documentaire poignant, présenté notamment à Venise, à Toronto et au FIFDH à Genève.

«Entre vidéos et archives, elle retrace une histoire de détermination et de résistance, et compose un hymne à une puissante lignée féminine: la sienne. Une œuvre aussi bouleversante que délicate.» (Visions du Réel)

«À travers le récit de sa mère, d’images d’archives et de vidéos de son enfance, Lina tisse des liens entre les femmes de sa famille, la mémoire et l’histoire de la Palestine, malgré le déracinement, la dépossession et les déchirements. Bye bye Tibériade est un voyage sur les terres de la jeunesse d’Hiam et dans les mémoires d’une lignée de femmes palestiniennes, marquées par une histoire collective douloureuse.» (FIFDH)

«Avec patience et délicatesse, Lina Soualem tisse ces histoires de deuil, de survie et de renaissance. Après avoir été disponible sur Arte, Bye Bye Tibériade sort en salle. C’est là qu’il faut voir ce film douloureux et doux, qui remonte à la source de la tragédie actuelle – pour le partager, pour en parler.» (Le Monde)

«À travers le récit de l’exil de sa mère comédienne, la réalisatrice Lina Soualem signe le portrait tendre et poignant des femmes palestiniennes. Et de leur capacité de résistance.» (Télérama)

«Ce récit bouleversant, qui résonne très fortement avec l’actualité, est tissé avec beaucoup de délicatesse grâce à des photos, mais aussi des lectures de poèmes ou des scènes rejouées par Hiam Abbas elle-même.» (Le Parisien)



Tiger Stripes

d'Amanda Nell Eu
Fiction, Malaisie, Taïwan, Singapour, France, Allemagne, Pays-Bas, Indonésie, Qatar, 2023, 1h35, v.o. s-t fr., 16/16

Zaffan, 12 ans, pleine de vie et peu respectueuse de l’autorité, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme de façon pour le moins déstabilisante. Tandis qu’elle lutte pour cacher son étrange métamorphose à ses camarades de classe, les rumeurs d’une mystérieuse présence dans l'enceinte de l’école se répandent peu à peu… Comme une tigresse, Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa rage et sa beauté.

Un rythme palpitant, une musique vitaminée, un récit d'émancipation original et inventif: portée par d’excellentes jeunes actrices, Tiger Stripes est un film fantastique et à l'énergie rebelle des plus réjouissants, récompensé du Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes et du prix du Meilleur film au NIFFF.

«Mêlant drame psychologique, frayeur corporelle, surnaturel et bribes de TikTok, le film explore avec intensité et de manière universelle le passage à l'âge adulte dans une société oppressante, qui notamment considère la menstruation comme une honte. Allant au-delà des conventions du genre fantastique, Amanda Nell Eu réussit à nous emporter grâce à la puissante énergie et à la colère de sa jeunesse en rupture avec la patriarcat. En résulte une œuvre punk, féministe et libératrice.» (Trigon)

«Folklore malaisien, body horror et teenage movie s’entrechoquent pour livrer un puissant récit d’émancipation féminine. Un petit bijou d’horreur fantastique, à mi chemin entre Carrie et Ginger Snaps!» (NIFFF)

«Insolent en diable, ce premier long-métrage venu de Malaisie réjouit. Il raconte avec malice, et amour du cinéma de genre, la mutation adolescente et la féminité triomphante. Et révèle une jeune cinéaste qui n’a peur de rien: Amanda Nell Eu.» (Bande à Part)

«De la sauvagerie à la beauté, les sensations contradictoires sont au cœur de ce projet porté par de jeunes débutantes au naturel confondant.» (L'Obs)

«Emaillé de scènes captées au téléphone portable – par les jeunes actrices elles-mêmes –, le film rend compte, dans une liberté sidérante, de l’expérience adolescente contemporaine où il ne s’agit plus seulement de s’ausculter devant son miroir mais à travers l’image renvoyée par les réseaux sociaux.» (Le Monde)


La Mère de tous les mensonges

D'Asmae El Moudir
Doc., Maroc, Qatar, Arabie Saoudite, Égypte, 2023, 1h36, v.o s-t fr., 16/16

Asmae El Moudir, jeune cinéaste marocaine, n’a qu’une seule photo de son enfance, et encore, elle est persuadée que ce n’est pas vraiment elle dessus. Déterminée à faire parler les membres de sa famille et à démêler les mensonges, elle décide de les faire rejouer leur propre histoire. Grâce à une maquette du quartier de son enfance, à Casablanca, et à des figurines représentant ses proches, elle parvient à libérer la parole. Les blessures de tout un peuple émergent alors et l’Histoire oubliée du Maroc se révèle…

Prix de la mise en scène Un Certain Regard et Œil d’or du meilleur documentaire à Cannes, sélectionné au festival Black Movie à Genève, La Mère de tous les mensonges est une exploration aussi minutieuse que puissante et émouvante des non-dits familiaux.

«Dans une atmosphère surréaliste, la cinéaste amène tout ce petit monde à se confier peu à peu pour retrouver le point de départ douloureux de beaucoup de secrets et omissions. Une quête personnelle et historique, singulière et émouvante.» (Festival Black Movie)
«Le film flirte entre autofiction familiale et témoignage poignant du Maroc sous le règne d’Hassan II. Une œuvre aussi attendrissante que puissante dans l’évocation de l’absolutisme monarchique.» (aVoir-aLire)
«Beau geste d’une cinéaste en train de faire, en train de se raconter, de dire sa vocation de cinéma, son attachement vital aux images comme unique outil d’une vérité. Muriel ou le temps d’un retour d’Alain Resnais n’est jamais bien loin de nos esprits face à cette collecte de fragments, à ce film-puzzle qui grandit en glanant des indices d’images.» (Les Inrockuptibles)
«La Mère de tous les mensonges est une plongée passionnante dans l’histoire politique marocaine et dans le huis clos d’une famille d’où toute photographie et représentation étaient bannies. Afin de donner corps aux souvenirs, la réalisatrice fait construire en miniature, dans un superbe jeu d’ombres et de lumières, le quartier de son enfance et donne à son documentaire les allures d’un théâtre de marionnettes.» (Télérama)

Rencontre
Mardi 12 mars à 20h, projection en présence de la cinéaste
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L'Audition

de Lisa Gerig
Doc., Suisse, 2023, 1h21, v.o. s-t fr., 12/12

Quatre demandeurs d’asile déboutés revivent leur audition sur les raisons de leur fuite et mettent ainsi en lumière le cœur de la procédure d’asile. Les personnes interrogées parviendront-elles cette fois à décrire leurs expériences traumatisantes d’une manière qui répondent aux critères officiels?

Longtemps active dans le domaine de l’asile et s’appuyant sur des recherches menées durant plusieurs années, la cinéaste suisse propose avec L’Audition un aperçu de la situation délicate et méconnue de l’audition. Particulièrement intéressée par la tension entre les histoires de vie difficiles et les critères et méthodes de l’autorité auxquels les requérants sont confrontés, la cinéaste parvient à questionner, à travers un dispositif d’inversion des rôles et du rapport de force, la procédure d’asile elle-même. Quartz du Meilleur documentaire aux Prix du cinéma suisse et lauréat du Grand Prix à Soleure.


Green Border

D'Agnieszka Holland
Fiction, Pologne, France, République tchèque, Belgique, 2023, 2h32, v.o. s-t fr., 16/16

Après avoir fui la guerre, une famille syrienne se retrouve prise au piège entre la Biélorussie et la Pologne, dans les forêts marécageuses de la "frontière verte". Parmi tant d’autres, enfants et parents sont à la merci de militaires, violemment rejetés d’un pays à l’autre, tandis que des activistes tentent de leur venir en aide. Ils réalisent peu à peu qu'ils sont les otages malgré eux d'une situation qui les dépasse, où chaque protagoniste - garde-frontières, activistes humanitaires, population locale - tente de jouer sa partition...

Agnieszka Holland, réalisatrice notamment de L'Ombre de Staline et Europa Europa, signe avec Green Border un film en noir et blanc saisissant sur le drame des migrants, multipliant les points de vue pour interroger les consciences. Une œuvre forte, primée à Venise et présentée en compétition au FIFDH à Genève.

«L'histoire que raconte la grande cinéaste polonaise Agnieszka Holland, entre petites tragédies du quotidien, racisme ordinaire et espoir, aborde les circuits de la migration d'une manière immersive qui marque durablement.» (Le Temps)

«Souvent attachée à la dimension tragique de l’histoire, la cinéaste polonaise s’inscrit cette fois dans un passé récent mortifère qui ne passe pas. À la déshumanisation des réfugiés, elle oppose la question complexe de l’accueil, du délit de solidarité, de la différence entre la légalité et l’équité. Humaniser pour ne pas banaliser la violence et les incessants refoulements à la frontière.» (L'Humanité)

«Un chef-d’œuvre plein d’humanité, bouleversant, furieux et brillant.» (Deadline)

«Agnieszka Holland raconte, en noir et blanc, le martyre des migrants, la générosité des inconnus qui tentent d’aider, l’immonde cynisme du système. On sort de là éprouvé, secoué, révulsé, avec l’envie de foutre le feu. Le cinéma, ici, est l’arme de la révolte.» (L'Obs)

«Un film en noir et blanc intense qui vrille le cœur et interroge longtemps après sa projection sur ce qu'il reste de notre humanité face à la crise migratoire.» (Marie Claire)

Agnieszka Holland à propos de son film
Après la Deuxième Guerre mondiale, les pays occidentaux ont compris que le droit d’asile devait être un droit fondamental pour intégrer moralement des sociétés brisées et répondre aux défis de l’inégalité. Le respect de ce droit s’est progressivement érodé ces dernières années dans l’Union européenne, qui se transforme en forteresse tandis que ses ennemis, comme Poutine et Loukachenko, utilisent la guerre et la misère des réfugiés fuyant les conflits comme une sorte d’arme hybride.
Le destin de ces migrants et la catastrophe humanitaire à laquelle ils étaient confrontés à moins de trois heures de Varsovie m’ont ému: j’y voyais quelque chose de symbolique et peut-être les premiers signaux d’un drame pouvant conduire à l’effondrement moral (et aussi politique) de notre monde.
Le cinéma n’est pas complètement impuissant – il peut montrer la vérité sur le monde et le destin humain de manière polyphonique, à partir de différents points de vue. Il peut éclairer des choix humains difficiles, l’impuissance et l’invisibilité de certains êtres avec la lumière du pathos et les sortir de l’ombre. Il peut poser des questions auxquelles nous n’avons pas de réponses, mais en nous les posant, nous pouvons donner un peu plus de sens au monde.
La politique et les politiciens déterminent nos vies, mais ce qui m’intéresse le plus, c’est comment leurs actions, choix et inactions s’incrustent dans la vie des gens ordinaires et dans les choix auxquels ils sont confrontés.
C’est pourquoi nous avons adopté trois perspectives très différentes pour raconter cette histoire: celles d’une famille de réfugiés syriens, d’un jeune garde-frontière et d’une activiste malgré elle – une femme de cinquante ans qui ne peut s’empêcher de répondre aux cris de ceux qui sont dans le besoin.



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