mars   


Rencontre cinéma

mercredi 6 mars
20h

Rencontre: The Wonder Way d'Emmanuelle Antille

Avec The Wonder Way, présenté et primé à Visions du Réel en 2023, la cinéaste et artiste lausannoise Emmanuelle Antille (Avanti, A Bright Light) offre un voyage autour du monde, du jardin de sa grand-mère au cosmos, en quête de territoires surprenants et d'émerveillement. À l'affiche tout le mois de mars, The Wonder Way est projeté lors d'une séance spéciale en présence de la cinéaste et de la musicienne Laure Betris dont plusieurs morceaux ponctuent la bande originale du film et qui proposera une performance inédite à l'issue de la projection.

The Wonder Way d'Emmanuelle Antille
(Doc., Suisse, 2023, 1h35, v.o. s-t fr., 16/16) – Comment se créer un monde à soi? Repousser les limites de son imagination? The Wonder Way propose une exploration à la recherche de territoires extraordinaires, paradis terrestres ou célestes, fascinants et inédits – autant d'univers surprenants pour dessiner une nouvelle cartographie du monde, dans un souffle de liberté et de féerie. Un voyage hors du temps, à la rencontre de celles et ceux qui imaginent d’autres mondes dans ce monde
«Du jardin de sa grand-mère jusqu’en Californie, en passant par le désert de Mojave et le cosmos, Emmanuelle Antille nous embarque à la rencontre de territoires insolites et de celles et ceux qui les ont créés, imaginés ou découverts. Elle les écoute raconter comment ils et elles repoussent les limites de leurs espaces de vie et, à son tour, capte des ombres et des lumières à travers le monde, bricolant en images et en sons un nouvel espace à ces utopies. The Wonder Way est une quête libre et personnelle, une exploration intérieure et un voyage à la recherche d’espaces peu communs mais bien réels.» (Visions du Réel)

Emmanuelle Antille à propos de son film
The Wonder Way est d’abord une quête. Celle de trouver des mondes, des espaces parallèles, différents, hors du commun; de comprendre pourquoi ils ont été créés et comment ils peuvent nous transformer et nous inspirer.
Peut-on réinventer les espaces dans lesquels nous circulons? Dans notre monde ultra-connecté, sursaturé d’images et de représentations de l’ailleurs, peut-on encore imaginer de nouveaux territoires? C’est à partir de ces questions que le film a trouvé son impulsion de départ. C’est de là qu’est née mon envie de proposer une cartographie parallèle. Pour tenter d’y répondre. Durant plusieurs années, j’ai recherché et visité un grand nombre de lieux hors norme, et tous ne sont pas abordés dans ce film. Si mon choix s’est porté sur cette sélection, c’est par affinité artistique, parce qu’ils génèrent des questionnements ou tout simplement pour les faire découvrir, car ils risquent de disparaître sans jamais avoir été montrés. Tous ces territoires et ces œuvres ont en commun leur puissance créative, leur obstination et leur singularité. En allant à la rencontre de personnages et de réalisations ou découvertes hors du commun, tout le film parle surtout des territoires comme lieux de résistance, des gestes créatifs comme actes de résilience. Le geste et la pensée créative nous permettent-ils de survivre, de mieux supporter le réel? De nous dépasser et de dépasser nos limites? The Wonder Way tente de dessiner une autre façon d’aborder le monde et la réalité. C’est une ouverture vers de nouvelles perspectives.

«Is it the right direction?» – Performance de Laure Betris
La projection du film sera suivie d’une performance inédite de la chanteuse et musicienne fribourgeoise Laure Betris dont plusieurs morceaux ponctuent la bande originale du film. Sa voix et sa guitare résonneront à la suite de la projection dans une exploration sonore onirique. Une fenêtre sensorielle faite de nappes de guitare électrique, de voix fantomatiques et de percussions boisées. Comme un écho pour prolonger le voyage. Une création musicale imaginée tout spécialement pour l’occasion.

À L'AFFICHE EN MARS
> Toutes les projections
INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une performance et d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Projection spéciale

vendredi 8 mars
20h

Projection et discussion: Je vous salue salope

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Cinéma CityClub propose, en collaboration avec l’association StrukturELLE, une projection spéciale du film Je vous salue salope: la misogynie au temps du numérique de Guylaine Maroist et Léa Clermont-Dion, qui suit quatre femmes victimes de cyberviolences extrêmes. Un film fort, éprouvant, qui pose un regard sur la misogynie numérique et le fléau des cyberviolences. Projection suivie d’une discussion.

Je vous salue salope: la misogynie au temps du numérique de Guylaine Maroist et Léa Clermont-Dion
(Doc., Canada, 2022, 1h20, en français et anglais s-t fr., 16/16) – Sur deux continents, quatre femmes sont victimes de cyberviolences extrêmes: Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française, Laura Boldrini, présidente du parlement italien, Kiah Morris, représentante démocrate américaine, ainsi que Laurence Gratton, jeune enseignante québécoise. Abandonnées par les forces de l’ordre, la classe politique et les géants du web qui engrangent des milliards avec la haine, elles décident de se battre et de ne plus se taire.

INTERVENANTES
Mary Mayenfisch-Tobin, Conseillère en entreprises, de droits de l'homme et d'éducation
Anciennement professeure de droit à l'École hôtelière de Lausanne, directrice du programme suisse et professeure à l'université Pepperdine de Lausanne, responsable des relations avec les parties prenantes et conseillère aux étudiants de l'école de commerce de Lausanne, présidente de CLAFV, une association faîtière qui représente 35 associations de femmes dans le canton de Vaud et membre élue de la Commission Cantonale Consultative de l'Égalité de l'État de Vaud, Mary Mayenfisch-Tobin est actuellement conseillère d'orientation universitaire à la Brillantmont International School et conseillère indépendante en matière d'entreprises, de droits de l'homme et d'éducation.
Mary Mayenfisch-Tobin est aussi lobbyiste juridique pour le groupe suisse d'Amnesty Business and Human Rights, à Berne, depuis 2005. Elle a lancé la "Plateforme pour les entreprises et les droits de l'homme" à l'Université de Lausanne avec le professeur Andreas Ziegler, de l'UNIL, et y travaille. Elle est également membre du comité de Politiciennes.ch, qui travaille avec des femmes politiques en Suisse, et est membre du groupe Business and Professional Womens, Lausanne.
Ivonne Gonzalez, Musicienne, performer et wikipédienne
Avocate de formation, Ivonne Gonzalez est chanteuse et directrice du "Ivonne Gonzalez Quartet". Elle exerce également comme directrice du collectif des performers "Black Guiris". Elle est également fondatrice du projet "Noircir Wikipédia" et "Ennegreciendo Wikipedia".
Noircir Wikipédia est une initiative multilingue qui vise à combler le manque de références, d’articles et d’informations sur l’Afrique et sa diaspora, sa culture et ses personnalités notables sur Wikipédia. Les ateliers organisés sont une porte d’entrée à une rédaction de qualité. Tout en respectant les principes fondateurs et le choix de sources fiables, l’équipe de Ivonne Gonzalez s’efforce d’éviter les biais consécutifs à l’histoire coloniale comme l’euphémisation des crimes historiques, l’emploi de stéréotypes ou préjugés racistes ou une sélection eurocentrée des sources. L’objectif de Noircir Wikipédia est de créer une communauté transnationale de contributeurs et contributrices afrodescendant·es pour que celle-ci soit proactive dans l’écriture et la transmission de ses connaissances, de sa mémoire culturelle et intergénérationnelle. Le cyberespace y est envisagé comme un lieu d’unité panafricaniste..
D'autres intervenantes à confirmer

Le site du film
> Le site officiel du film, contenant de nombreuses informations, des ressources pédagogiques et des liens pour trouver de l'aide

PartenaireS
> StrukurELLE, association active dans le développement de structures et la promotion de l'équité entre les sexes
> Le site du projet «Égalité de genre et transformation numérique», porté par le Bureau de l’égalité de l’UNIL, en partenariat avec le Bureau de l’égalité de l’EPFL, la HES-SO, la HEG-FR et l’association StrukturELLE
> Le site de l'Ambassade du Canada en Suisse

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Rencontre cinéma

mardi 12 mars
20h

Rencontre: La Mère de tous les mensonges d'Asmae El Moudir

Couronné d’innombrables prix, dont le Prix de la mise en scène Un Certain Regard et l’Œil d’or du meilleur documentaire à Cannes, La Mère de tous les mensonges est une exploration aussi minutieuse qu'émouvante des non-dits familiaux. Grâce à une maquette et à des figurines, la cinéaste marocaine Asmae El Moudir fait émerger la parole de sa famille et révèle l'histoire récente de son pays. Elle sera à Pully pour présenter son documentaire, à l'affiche tout le mois de mars.

La Mère de tous les mensonges d'Asmae El Moudir
(Doc., Maroc, Qatar, Arabie Saoudite, Égypte, 2023, 1h36, v.o s-t fr., 16/16) – Asmae El Moudir, jeune cinéaste marocaine, n’a qu’une seule photo de son enfance, et encore, elle est persuadée que ce n’est pas vraiment elle dessus. Déterminée à faire parler les membres de sa famille et à démêler les mensonges, elle décide de les faire rejouer leur propre histoire. Grâce à une maquette du quartier de son enfance, à Casablanca, et à des figurines représentant ses proches, elle parvient à libérer la parole. Les blessures de tout un peuple émergent alors et l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.
«Dans une atmosphère surréaliste, la cinéaste amène tout ce petit monde à se confier peu à peu pour retrouver le point de départ douloureux de beaucoup de secrets et omissions. Une quête personnelle et historique, singulière et émouvante.» (Festival Black Movie)
«Le film flirte entre autofiction familiale et témoignage poignant du Maroc sous le règne d’Hassan II. Une œuvre aussi attendrissante que puissante dans l’évocation de l’absolutisme monarchique.» (aVoir-aLire)
«Beau geste d’une cinéaste en train de faire, en train de se raconter, de dire sa vocation de cinéma, son attachement vital aux images comme unique outil d’une vérité. Muriel ou le temps d’un retour d’Alain Resnais n’est jamais bien loin de nos esprits face à cette collecte de fragments, à ce film-puzzle qui grandit en glanant des indices d’images.» (Les Inrockuptibles)
«La mère de tous les mensonges est une plongée passionnante dans l’histoire politique marocaine et dans le huis clos d’une famille d’où toute photographie et représentation étaient bannies. Afin de donner corps aux souvenirs, la réalisatrice fait construire en miniature, dans un superbe jeu d’ombres et de lumières, le quartier de son enfance et donne à son documentaire les allures d’un théâtre de marionnettes.» (Télérama)


Asmae El Moudir à propos du dispositif de son film
Je devais compenser l’absence d’archives visuelles. Pour reconstruire en partie les souvenirs, j’ai créé une réplique miniature de notre quartier et de notre maison. C’était une façon de reconstituer librement les faits à travers les souvenirs de chacun d’entre nous.
Mon histoire est faite des souvenirs de la petite fille que j’étais et des souvenirs racontés par mes parents et ma grand-mère. Mon père, maçon, a construit de nombreuses maisons à Casablanca et dans d’autres villes. J’ai voulu qu’il construise les miniatures de notre maison et de notre quartier, où il avait toujours vécu. Il a conçu la structure de ces petits décors avec les mêmes matériaux que ceux qu’il utilisait pour construire nos maisons (ciment et briques). J’ai ensuite travaillé avec un décorateur pour rendre ces miniatures aussi réalistes que possible, afin que l’on puisse reconnaître la maison dans laquelle nous avons tous vécu. Avec les miniatures, j’ai montré la vie quotidienne dans notre maison, la vie dans le quartier, et la structure du pouvoir à l’intérieur du foyer. Elles rassemblent tous les fils de l’histoire, des moments clés qui relient nos vies personnelles à l’histoire du pays. Mon père me dit souvent qu’en 1981, il construisait des murs dans les maisons des officiers de l’armée et qu’à l’époque, il n’avait pas de conscience politique. Aujourd’hui, avec un peu de recul, il comprend mieux les événements qu’il a vécus à l’époque.

À L'affiche en mars
> Toutes les projections
INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Projection spéciale

mercredi 13 mars
19h30

Projection et discussion: 20’000 espèces d’abeilles

À l’occasion de la sortie en mars de 20’000 espèces d’abeilles d’Estibaliz Urresola Solaguren, le Cinéma CityClub propose une projection spéciale du film organisée en collaboration avec le centre de recherche PHASE de l’Institut de psychologie de l'Université de Lausanne et la Fondation Agnodice, qui défend les droits des personnes trans, non-binaires ou en questionnement de genre. Une discussion avec différentes intervenantes sera ainsi proposée à l’issue de la projection, prolongeant les réflexions que ce dernier propose sur l’identité, l’acceptation de soi et les relations familiales.

20'000 espèces d'abeilles d'Estibaliz Urresola Solaguren
(Fiction, Espagne, 2023, 2h05, v.o. s-t fr., 16/16) – Cocó, huit ans, a bien du mal à savoir qui elle est. En vacances dans sa famille au Pays basque, elle explore son identité de genre. Alors que sa mère et sa grand-mère traversent leurs propres bouleversements, elle s’épanouit au contact des abeilles de sa grand-tante : s’il en existe 20’000 espèces, il existe forcément une identité qui lui corresponde...
Comment se présenter au monde? Comment être honnête avec soi-même? La quête de Cocó agit comme un catalyseur sur son entourage et révèle avec finesse la complexité des relations familiales sur trois générations. Porté par la jeune Sofía Otero, plus jeune interprète à avoir jamais remporté l'Ours d'argent de la meilleure actrice, et primé trois fois aux Goyas, ce premier long-métrage de la cinéaste basque Estibaliz Urresola Solaguren invite à réfléchir à nos identités avec complexité et délicatesse.

Les intervenantes
Discussion à l'issue de la projection avec la participation de María del Río Carral (professeure en psychologie de la santé, approches qualitatives, au sein du PHASE – Centre de recherche en psychologie de la santé, du vieillissement et du sport à l’Institut de psychologie de l’Université de Lausanne) et Adèle Zufferey (psychologue psychothérapeute et sexologue, directrice de la Fondation Agnodice et co-fondatrice de Centre3).

LIENS
> Projet de recherche PHASE du Centre de recherche en psychologie de la santé, du vieillissement et du sport de l'Université de Lausanne
> Fondation Agnodice

À L'affiche en mars
> Toutes les projections

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h, Projection suivie d'une discussion: 19h30
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Rencontre cinéma

vendredi 15 mars
20h

Rencontre: Goodbye Julia de Mohamed Kordofani

Avec le soutien du Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) et à l'occasion de la Semaine d’actions contre le racisme, le Cinéma CityClub projette le film Goodbye Julia de Mohamed Kordofani, proposé en collaboration avec le Festival cinémas d'Afrique – Lausanne. Dans ce premier long-métrage, lauréat du Prix de la Liberté de la section Un Certain Regard au Festival de Cannes, le cinéaste soudanais narre l’amitié de deux femmes que les inégalités de classes et les origines opposent, révélant l’ostracisme et les discriminations qui persistent dans son pays. Un film sensible, mêlant drame intime et récit politique, à découvrir lors d'une projection spéciale en présence du cinéaste.

GOODBYE JULIA DE MOHAMED KORDOFANI
(Fiction, Soudan, 2023, 2h, v.o. s-t fr., 16/16) – Au milieu des années 2000, le Soudan est toujours en proie au conflit divisant le Nord et le Sud. Le pays s’apprête à se déchirer définitivement en deux. Alors que les émeutes se multiplient dans la capitale Khartoum, deux femmes se rencontrent: Mouna, ancienne chanteuse nord-soudanaise, et Julia, jeune mère originaire du Sud. Devenue femme au foyer aisée, la première réside dans un lotissement confortable avec son mari qui dirige une menuiserie. La seconde vit dans un quartier bien plus modeste, avec son fils de cinq ans et son époux. Pour lui venir en aide à la suite d’un drame, Mouna engage Julia comme domestique. Une amitié se tisse entre elles, mais un secret plane sur leur relation…
«Avec le suspense d’un thriller, Goodbye Julia raconte l’histoire bouleversante d’un mensonge sur fond de racisme et d’oppression des femmes.» (Le Parisien)
«Ce jeu d’ombres entre deux femmes est fascinant, et saisi avec une grande maîtrise. Mohamed Kordofani a été, pendant seize ans, ingénieur aéronautique. Il était, en fait, cinéaste. La preuve éclatante en est faite.» (L'Obs)
«Une forme délicate pour inverser la fatalité du racisme endémique, du patriarcat religieux et de la pauvreté, à travers l'interprétation sensible de deux magnifiques comédiennes, Siran Riak et Eiman Yousif.» (Marie Claire)

MOHAMED KORDOFANI À PROPOS DE SON FILM
Le racisme pratiqué pendant de nombreuses décennies par la plupart des Arabes du Nord, au sein du gouvernement et de la population, a été l’une des principales raisons pour lesquelles 99% des Sudistes ont choisi de faire sécession. Moi-même, durant mon enfance à Khartoum, je ne connaissais personne du Sud, à part quelques employés de maison, comme si nous avions tous pratiqué un apartheid social. En écrivant ce film, j’essaye de me débarrasser de ce racisme hérité. Je suis animé par un sentiment de culpabilité et un profond désir de réconciliation.
Le film est un appel à maintenir l’unité de ce qui reste du Soudan, qui est toujours enlisé dans le même dilemme, et qu’il faudrait traiter à plusieurs niveaux. Le plus important est le niveau social et le désir de réconciliation en tant que citoyen et l’abandon de privilèges injustes au profit d’une meilleure patrie pour tous, ce qui nécessite d’ouvrir la plaie, afin de la nettoyer puis de la traiter. Il faut que les gens parlent. C’est le rôle de l’art en général, et du cinéma en particulier, car il est le plus à même de toucher la conscience des sociétés.
Je voudrais tant que cette réconciliation se produise avant qu’il ne soit trop tard et que l’histoire ne se répète. La réconciliation doit être un projet national pour préserver ce qui reste du Soudan et pour construire une nouvelle identité nationale, construite sur des valeurs d’humanité, de coexistence et de justice plutôt que de race, de tribu et de sexe.

BIO CINÉASTE
Mohamed Kordofani est un cinéaste soudanais.
Son premier court-métrage remporte le prix Black Elephant du meilleur film soudanais, le prix Naas du meilleur film arabe au Festival de Carthage, le prix du jury au Festival du film arabe d’Oran et le prix Arnone-Belavite Pellegrini au FCAAA de Milan. Son deuxième court-métrage a été projeté pendant la révolution soudanaise sur la place où se tenait le sit-in, devant des milliers de manifestants, et son documentaire A tour in love republic a été le premier film pro-révolution à être diffusé sur la télévision nationale soudanaise.
Goodbye Julia est son premier long-métrage, également premier soudanais à être sélectionné au Festival de Cannes. La dernière réalisation de Mohamed Kordofani est un film de commande pour l’ancien premier ministre soudanais Abdallah Hamadok afin de promouvoir le potentiel du Soudan auprès des investisseurs.


À l'affiche en juin
> Toutes les projections à venir

LIENS
> Semaine d'actions contre le racisme
> Festival cinémas d'Afrique – Lausanne

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Rencontre cinéma

mardi 19 mars
20h

Rencontre: Les Paradis de Diane de Carmen Jaquier et Jan Gassmann

Film d’ouverture aux dernières Journées de Soleure et présenté en février à Berlin, Les Paradis de Diane est la première coréalisation des cinéastes suisses Carmen Jaquier, à qui l'on doit le très remarqué Foudre sorti l'année passée, et Jan Gassmann, réalisateur de 99 Moons et Europe, she loves. Ensemble, le duo brosse le portrait d’une femme qui fuit la maternité alors qu’elle vient d’accoucher. Ils signent un film intime, politique et onirique, qui, sous la forme d'une odyssée intérieure, interroge le mythe de la maternité et de la famille nucléaire. Séance spéciale en présence des cinéastes.

LeS Paradis de Diane de Carmen Jaquier et Jan Gassmann
(Fiction, Suisse, 2024, 1h35, v.o. s-t fr., 16/16) – La nuit de la naissance de son premier enfant, Diane s’enfuit de la maternité. Elle aurait pu faire partie de ce clan: maternelle, instinctive, puissante, mais au contraire, elle assiste à l’effondrement de ses idéaux. Débute alors pour elle un voyage, source d’une transformation intérieure et extérieure. Cependant, les changements que subit son corps lui rappellent ce qu'elle fuit…

Carmen Jaquier et Jan Gassmann à propos de leur film
L’idée du film est née le jour où j’ai (ndlr. Carmen Jaquier) découvert qu’une amie proche avait traversé une longue période de dépression après avoir donné naissance à sa fille. Une souffrance qu’elle avait cachée durant des années, trop honteuse de ne pas avoir ressenti un amour instantané pour son bébé. Profondément touchée par cette confession, il me semblait urgent d’envisager la maternité, dans son ensemble, comme un thème politique, philosophique et esthétique. J’ai commencé des recherches à travers les quelques livres et articles concernant les souffrances liées au post-partum et notamment liées à la question du "regretting motherhood" qui commençait à peine à être débattue dans la sphère publique.
Carmen m’a fait lire (ndlr. à Jan Gassmann) une première version du scénario en 2017. Elle venait de découvrir mes films, nous n’avions pas encore regardé les films de l’autre. Cette plongée dans nos travaux respectifs, Carmen avec son écriture très visuelle, moi avec ma façon de travailler en intégrant le réel à la fiction, a fait naître le désir d’un projet commun. Ensemble, nous avons récolté une cinquantaine de témoignages bouleversants de femmes, où il était question de choc émotionnel et physique, des tensions entre le corps maternel et le corps sexuel, d’un sentiment d’extrême solitude. Je me souviens avoir été frappé lorsque l’une d’entre elles nous a confié avoir manqué de courage à la maternité, se disant que puisque son enfant était entre de bonnes mains, elle aurait dû partir loin... Nous voulions transformer cette idée de l’abandon d’un enfant, qui était souvent restée à l’état de pensée secrète chez ces femmes et le retranscrire en un voyage cinématographique.
Avec Les Paradis de Diane, nous voulions proposer un autre regard, un autre langage que celui du jargon médical. Le "baby blues" et la "dépression post-partum" sont des concepts flous qui pathologisent et culpabilisent souvent les mères. Nous voulions envisager la rupture avec un enfant et le traitement de la maternité d’une autre façon. Dans une société où les femmes intègrent dès le plus jeune âge des normes sexistes, l’arrivée d’un enfant peut cristalliser les frustrations, les restrictions et les inégalités sociales liées au genre. La grossesse peut être le moment de la prise de conscience de ces injustices. Nous voulions envisager l’événement de la naissance comme le catalyseur d’une lucidité subite et douloureuse. Celle de refuser le rôle de mère.

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

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    ma 19.3  /  20h


Rencontre cinéma

jeudi 21 mars
20h

Rencontre: Inshallah a Boy d'Amjad Al Rasheed

Dans son premier long-métrage, primé à la Semaine de la critique à Cannes et choisi pour représenter la Jordanie aux Oscars 2024, Amjad Al Rasheed raconte le combat d'une femme pour ses droits à la succession. S'inspirant librement d'une histoire survenue dans sa famille, il réalise un film au récit haletant, qui aborde la violence et le systématisme d’une société patriarcale et répressive. À découvrir lors d'une avant-première en présence du cinéaste et durant tout le mois de mai.

InShallah a Boy d'Amjad Al Rasheed
(Fiction, Jordanie, France, Arabie Saoudite, Qatar 2023, 1h53, v.o. s-t fr., 16/16) – Jordanie, de nos jours. Après la mort soudaine de son mari, Nawal, 30 ans, doit se battre pour sa part d’héritage – afin de sauver sa fille et sa maison – dans une société où avoir un fils changerait la donne…

Amjad Al Rasheed à propos de son film
Inchallah a boy est une histoire de survie, d’émancipation et d’espoir. À travers elle, j’ai voulu dénoncer l’oppression imposée par une société patriarcale, et inviter les spectateurs et spectatrices à la réflexion.
J’ai grandi entouré de femmes. Lorsque j’étais enfant, elles évoquaient sans détour en ma présence les problèmes qu’elles rencontraient avec leurs maris, pensant que je n’écoutais pas ou que j’étais trop petit pour comprendre. Ainsi, j’ai vu que notre société et notre culture attendent des femmes qu’elles acceptent sans broncher le comportement abusif des hommes qui leur dictent leurs croyances et leur conduite. J’ai donc compris très jeune comment les femmes doivent faire face à un schéma oppressif et comment cette attitude est normalisée.
Inshallah a boy s’inspire de la lutte d’une parente proche, qui a consacré toute sa vie à servir sa famille, et a vécu avec un homme qui lui a fait perdre peu à peu la notion de qui elle était vraiment. À la mort de son mari, conformément aux lois en vigueur en matière d’héritage, ses biens auraient dû être répartis entre les plus proches parents du défunt, car le couple n’avait que des filles. Toutefois, les frères et sœurs de son mari ont renoncé à leur part pour que la veuve et ses filles puissent garder leur maison, en lui disant: "Nous te permettons de vivre chez toi". Ils ont eu un comportement exceptionnel à son égard, sûrement parce qu’ils étaient à l’aise financièrement. La formule "Nous te permettons" m’a interpellé. Que ce serait-il passé dans le cas contraire? Qu’aurait-elle fait s’ils avaient exigé une part de sa maison, comme le prévoit la loi?
Ces questions ont fait naître l’idée du film: montrer le manque de contrôle de nombreuses femmes sur leur destin et la facilité avec laquelle leurs droits sont bafoués.

À l'affiche en MAI
> Toutes les projections à venir
INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

Achetez vos places
    je 21.3  /  20h


Film et concert

vendredi 22 mars
19h

Film et concert: Grâces météorites

Une soirée comme un voyage à travers la Grèce onirique et mystérieuse, sensible et sensuelle, avec le concert de la chanteuse Dafné Kritharas en quintet, précédé du film Météora de Spiros Stathoulopoulos, choisi par l’artiste, qui narre la chronique d’un amour interdit.

21h: Dafné Kritharas en concert
Dafné Kritharas déploie son univers en grec et en français – un monde allégorique et intemporel où la réalité est sublimée, où les histoires vraies sont transformées en contes mystérieux, où les femmes deviennent de redoutables reines des montagnes, où la mer gronde pour protéger les opprimés, où la prière engendre le pardon… Elle chante la tempête des sentiments dissonants qui se déchaînent à travers des mélodies consolatrices tendant vers la transe. Une voix extraordinaire, entre chants et chuchotements mystiques, magnifiquement accompagnée au piano, à la contrebasse, à la guitare et à la batterie.
Avec: Dafné Kritharas (chant), Paul Barreyre (guitare et chant), Camille El Bacha (piano acoustique et clavier électro), Pierre-Antoine Despatures (contrebasse) et Milàn Tabak (batterie)

PRÉCÉDÉ à 19h DU film Météora DE Spiros Stathoulopoulos
(Fiction, Grèce, Allemagne, France, 2012, 1h22, v.o. s-t fr., 16/16) – Au cœur de la Grèce, les monastères de Météora trônent sur des colonnes de grès vieilles de millions d’années, comme suspendus entre ciel et terre. Dans les vallées qu’ils surplombent, les cycles éternels de la vie paysanne contrastent avec le monde austère des religieux. Le jeune moine Theodoros et la nonne Urania ont voué leur existence à Dieu mais une attirance grandissante les pousse l’un vers l’autre. Déchirés entre dévotion spirituelle et désir charnel, ils sont bientôt contraints à un choix terrible…
«Une œuvre d’atmosphère subtile décrivant un glissement progressif du désir profane dans le champ austère et mental de la religion.» (Les Inrockuptibles)

LIENS
> Page youtube de de Dafné Kitharas
> Page facebook de Dafné Kitharas
> Page instagram de Dafné Kitharas

INFOS PRATIQUES
Portes: 18h30, Film: 19h, Concert: 21h
Tarifs: 25.- (plein) / 20.- (membres, étudiant·e·s, avs, ai, ac, ri, carteculture)
Petite restauration sur place
Achetez vos places
    ve 22.3  /  19h


Projection spéciale

dimanche 24 mars
16h

BiblioWeekend: The Old Oak de Ken Loach

À l'occasion du BiblioWeekend, le Cinéma CityClub et la Bibliothèque de Pully s'associent et proposent la projection gratuite du film The Old Oak de Ken Loach, présenté en compétition à Cannes et lauréat du Prix du public au dernier Festival de Locarno. Le cinéaste britannique réalise un nouveau engagé, touchant et d'une grande humanité, narrant la rencontre entre des réfugiés syriens et une population défavorisée du nord de l’Angleterre.

The Old Oak de Ken Loach
(Fiction, Royaume-Uni, 2023, 1h54, v.o. s-t fr., 12/14) – TJ Ballantyne est le propriétaire du «Old Oak», un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désoeuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.
«Le film le plus poignant de toute la compétition du Festival de Cannes. Alors que les inégalités partout se creusent, Ken Loach croit toujours à la possibilité d’un monde meilleur.» (Première)
«Comment ne pas verser toutes les larmes de son corps devant l'humanisme profond et le chant d'espérance de Ken Loach?» (Bande à Part)

LIENS
> BiblioWeekend – Troisième édition du 22 au 24 mars dans les bibliothèques suisses autour du thème "À table!"
> Bibliothèque de Pully

INFOS PRATIQUES
Portes: 15h30, Projection: 16h
Entrée gratuite (réservations)

Achetez vos places
    di 24.3  /  16h


Rencontre cinéma

mardi 26 mars
20h

Rencontre: L'Audition de Lisa Gerig

Nommé pour le Quartz du Meilleur documentaire aux Prix du cinéma suisse, lauréat du Grand Prix à Soleure, L’Audition de la cinéaste suisse Lisa Gerig relate l’histoire de demandeurs d’asile déboutés qui revivent de manière fictive leur audition par des fonctionnaires du Secrétariat d’État aux migrations. Une plongée au cœur du processus d’asile en Suisse, à l’affiche tout le mois d’avril, à voir en avant-première en présence de la cinéaste.

L'Audition (Die Anhörung) de Lisa Gerig
(Doc., Suisse, 2023, 1h21, v.o. s-t fr., 16/16) – Quatre demandeurs d’asile déboutés revivent l’audition sur les raisons de leur fuite et mettent ainsi en lumière le cœur de la procédure d’asile. Les personnes interrogées parviendront-elles cette fois à décrire leurs expériences traumatisantes d’une manière qui satisfasse aux critères officiels? L'Audition donne un aperçu de la  situation délicate de l’audition, interrogeant la procédure d’asile elle-même…

Lisa Gerig à propos de son film
Depuis neuf ans, je suis engagée dans le domaine de l‘asile. J‘ai dirigé un groupe de 50 bénévoles qui rendent visite à des détenus dans la prison de renvoi de Zurich. Je connais ainsi les conséquences directes des décisions du Secrétariat d‘État aux migrations (SEM), en particulier pour les personnes dont la demande d'asile a été rejetée.
Menée par le Secrétariat d'État à la migration (SEM), l'audition au cours de laquelle ils peuvent décrire en détail les motifs de leur exil et soumettre des preuves aux autorités est au cœur de toute procédure d'asile. C‘est là que se décide qui peut rester ou non. Son déroulement n‘est connu que de quelques personnes, car il n'est pas public. Qui sont les personnes qui mènent ces auditions? À quelles questions les demandeurs d‘asile doivent-ils répondre? Sur la base de quels critères la demande d'asile est-elle accordée et comment cette décision est-elle prise?
Dans mon film, de vrais demandeurs d'asile rejouent leur audition, confrontés à de vrais collaborateurs du SEM. Ils ont un point commun: ils ont tous dû fuir leur pays parce que leur vie était menacée, cependant ils ont reçu une décision d'asile négative. L'Audition rend visible la manière dont les décisions sont prises. Aucun des protagonistes n'est acteur; ils sont ce qu‘ils montrent. Mais, au cours du film, le rapport de force change. Par une simple inversion des rôles, ce sont les interrogateurs du SEM qui doivent répondre aux questions des requérants d'asile.
Les quatre histoires des requérants d'asile et les réponses des enquêteurs montrent à quel point le système de l'audition pour la demande d'asile est discutable. Comment une personne gravement traumatisée peut-elle raconter son histoire «sans contradiction», comme l'exige la loi? Quelle peut être la précision d'une traduction? Comment le risque de malentendus liés à la classe sociale et à l'origine est-il contré? De telles questions touchent aussi à des principes fondamentaux: les auditions, telles que le film les montre, sont-elles acceptables et constituent-elles un instrument idéal pour l'octroi de l'asile? Permettent-elles d'atteindre les objectifs escomptés? Peuvent-elles vraiment déterminer qui mérite d‘être protégé? Et que signifie le fait que son propre avenir dépend de la manière dont on raconte son histoire? Et pour finir: la notion de réfugié en vigueur peut-elle encore réagir de manière adéquate à la diversité des motifs d'asile actuels?
J'espère que le public de L'Audition sera touché par la manière dont les enquêteurs font leur travail, mais surtout par la force des demandeurs d'asile qui ont fait l‘expérience de la dureté du système d'asile, qui s'y exposent à nouveau et qui le remettent en question.

À l'affiche en avril
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INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

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    ma 26.3  /  20h

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