Après de nombreux courts-métrages remarqués, la cinéaste lusitanienne Cristèle Alves Meira signe avec Alma Viva son premier long-métrage: un conte sincère et touchant, inspiré de sa propre enfance et empreint de réalisme magique. Sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes en 2022, le film dépeint, avec un certain humour et un regard presque anthropologique, l’atmosphère d'un village hors du temps. Un film sur le deuil, la sorcellerie, la transmission et l’amour, à l'affiche tout le mois de mai et le mardi 2 mai en présence de la cinéaste.
ALMA VIVA DE Cristèle Alves Meira
(Fiction, Portugal, Belgique, France, 2022, 1h28, v.o. s-t fr., 16/16) – Comme chaque été, la petite Salomé, 9 ans, retrouve son village familial, niché au creux des montagnes portugaises. Ses vacances commencent dans l’insouciance mais, hélas, sa grand-mère adorée décède subitement. Alors que les adultes se déchirent au sujet des obsèques, Salomé est hantée par l’esprit de celle que l’on considérait comme une sorcière.
«Naissance d’une cinéaste magique: en moins d’une heure trente, avec une simplicité confondante, Cristèle Alves Meira embrasse la chronique naturaliste et le conte occulte, le western rural et le drame familial.» (Télérama)
«Alma Viva est la consécration d’une œuvre déjà foisonnante, et d’une rare cohérence. Brouillant les frontières entre éléments fictifs et biographiques, Cristèle Alves Meira nous convie au cœur d’un récit intime, où la chronique familiale rencontre le spirituel.» (Bande à Part)
«Spirituel et âpre, le film évoque avec poésie le lien entre la vie et la mort, si bien qu’on aurait aimé qu’il dure un peu plus longtemps (une heure et demie). Et il nous émeut jusqu’à la dernière seconde.» (Elle)
La cinéaste à propos du film
Le projet est né d’un sentiment d’injustice que j’ai ressenti à la mort de ma grand-mère maternelle. J’avais une vingtaine d’années et j’ai vu mes oncles et mes tantes se déchirer autour de sa dépouille pour une vulgaire question d’argent. Elle n’était pas encore enterrée qu’on se disputait déjà pour savoir qui
allait payer sa pierre tombale. Elle est restée sans sépulture pendant
deux ans.
Cette brutalité dans les rapports humains m’a frappée au point de vouloir en faire un film. J’avais besoin de comprendre ce qui pouvait mener à ça. De cette histoire personnelle, il reste seulement une scène dans le film. Parce que très vite, mon attention s’est focalisée sur la relation d’une grand-mère avec sa petite-fille. Une histoire d’amour entre deux générations de femmes, celle d’avant et celle d’aujourd’hui, liées à tout jamais par un héritage puissant. Alma Viva, c’est donc l’histoire de Salomé, 9 ans, qui revient au Portugal le temps d’un été auprès de sa grand-mère adorée. C’est le Portugal du soleil, des bals, des après-midis de pêche à la rivière. Mais c’est aussi le Portugal des sorts, des esprits et des morts. Lorsque sa grand-mère meurt brusquement dans des conditions étranges, Salomé découvre un héritage troublant. Comme sa grand-mère, elle a le pouvoir de dialoguer avec des forces invisibles…
À l'affiche en mai
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