«Rarement a émergé au cinéma avec une telle évidence la spiritualité
(chrétienne ou autre) comme expression d’une absence insondable, que
Wolliaston réussit à rendre émotionnellement et physiquement palpable.»
(Les Cahiers du Cinéma)
«Une
vie de sainte par la bande, entre colère de la dépossession et ballet
nocturne sabbatique: avec Magdala, Manivel réussit le pari du respect
strict des Écritures, rehaussé par une rêche et sublime dérive amoureuse – Magdala, elle aussi, s’est donnée pour nous.» (Les Fiches du Cinéma)
«La
caméra de Damien Manivel capte l’essence d’une solitude via une
fascination totale pour l’épure. Rarement la quête de sacré n’a été
aussi concrète.» (Les Inrockuptibles)
J’ai pensé à la figure de la religieuse, avant de me rendre compte que c’était la sainte qui m’intéressait. Avec mon co-scénariste, Julien Dieudonné, on a fait des recherches autour des vies de saints, de moines errants, puis on s’est fixés sur Marie-Madeleine, car elle porte une idée à la fois spirituelle et charnelle. Son parcours pose la question de l’exil, de la foi, de la contemplation mystique et par-dessus tout de l’amour fou. C’est un personnage qui a été beaucoup représenté dans l’Histoire de l’art. Tout ce matériau, les peintures, les poèmes à son sujet, nous ont aidés et profondément nourris. Nous sommes partis des légendes du Moyen Âge racontant qu’après la mort du Christ, elle s’était isolée dans une forêt hostile, un désert spirituel, pour y passer le reste de sa vie avec le souvenir de son amour perdu. Les peintures la représentent la plupart du temps comme une belle jeune femme, souvent dénudée, en méditation dans une grotte. Il y a un crâne près d’elle, et elle tient une croix en main. Il existe en revanche peu de représentations de Marie-Madeleine âgée. Ce qui m’a animé en tant que cinéaste, c’est de rêver à ce qui pourrait s’être passé dans cette forêt. Comment mangeait-elle, dormait-elle, observait-elle le monde autour d’elle et à quoi pensait-elle? Le film est donc une rêverie sur son ermitage et plus particulièrement sur les derniers jours de sa vie. Il y a très peu de documents là-dessus. On sait juste qu’elle y a passé trente ans et qu’à sa mort, les anges l’emportèrent au ciel. C’est peu, cela laisse donc la place à mon travail de cinéaste.»