De Cédric Kahn
Fiction, France, 2023, 1h54, en français, 16/16
Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine. Entre les magouilles de son producteur, des acteurs incontrôlables et des techniciens à cran, il est vite dépassé par les événements. Abandonné par ses financiers, Simon doit affronter un conflit social avec sa propre équipe. Dans ce tournage infernal, son seul allié est le jeune figurant à qui il a confié la réalisation du making of.
Aussi drôles qu’émouvants, Denis Podalydès, Jonathan Cohen et Souheila Yacoub brillent dans cette comédie sociale signée Cédric Kahn, qui décortique avec habileté les coulisses du septième art, entre stress ambiant, esprit d’équipe, ambitions artistiques, volonté d’engagement et nécessités financières.
«Comme Truffaut dans La Nuit américaine, Cedric Kahn paraît croire que la réussite d’un film tient toujours d’un miracle. C’est ce qu’enregistre son film: la conspiration acharnée des forces adverses et soudain l’éclaircie d’une résolution. Le film réussit à nous faire désirer son miracle.» (Les Inrockuptibles)
«L’argument de Making of est tout d’abord l’enregistrement d’une réalité, invisibilisée par les apprêts du jeu et de la recomposition. Comme toute œuvre consacrée au tournage d’un film, Making of met en scène les coulisses, l’arrière-cuisine où circulent les tensions, les rivalités, les problèmes de fric et les crises de nerfs ou de couple.» (Positif)
Cédric Kahn à propos de son film: «Cela faisait très longtemps que je voulais parler de cinéma. C’est un milieu que j’ai eu l’occasion et le temps d’observer et j’y observe des choses, des situations un peu folles qui se produisent au nom de la création. Ça a d’ailleurs commencé très tôt, dès que j’étais stagiaire. Et ce que je pensais quand j’avais 20 ans, je le pense toujours: ce sont toujours les mêmes choses qui me heurtent et qui m’émerveillent. En ce sens, Making of est un projet ancien, car cela faisait longtemps que je voulais donner ma version de ce milieu. Ce n’est pas un film sur le cinéma en tant qu’objet d’art ou de fantasme mais sur le cinéma en tant que travail. Cette distinction est très importante pour moi. Et beaucoup de choses que je raconte dans ce film pourraient sûrement se transposer ailleurs. Le cinéma est un microcosme social comme un autre et les rapports de classe qui s’y exercent, y sont similaires.»