Karen vit dans le cadre
idyllique de la maison de son enfance avec son mari Markus et leurs
enfants. À l’occasion de l’anniversaire de Markus, Jule, la sœur cadette
de Karen, arrive dans la demeure accompagnée de sa famille. Tout oppose
les deux femmes. La tension entre elles monte rapidement, exacerbée par
les sombres souvenirs de leur mère défunte. Alors que la maison se
remplit de plus en plus de vie, Karen est gagnée par une colère
croissante – jusqu’à un point de non-retour. C'est le moment de faire
table rase du passé…
«Le film, sorte de fable dystopique
mâtinée d'horreur, transporte le public dans un monde cruel et franc où
tout le monde, en se libérant des diktats d'une société qui, dès la
naissance, assigne à chacun un rôle précis, retrouve sa vraie nature,
sauvage, insolente, animale.» (CineEuropa)
«Comme
dans les précédents films de Zürcher, la maison est dépeinte comme le
territoire de l’inconscient familial. C’est un lieu à la fois apprivoisé
et sauvage. On essaie d’y observer des règles de bienséance, mais il
est évident que toute la famille cache quelque chose dans Le Moineau
dans la cheminée. Le film est comme une surprenante version maison
hantée d’une pub Ricoré, où une vision horrifique peut surgir dans un
enchainement de plans à la lumière léchée et chaleureuse.» (Le Polyester)
RAMON ZÜRCHER À PROPOS DE SON FILM
Avec
ce film, je souhaite explorer la transformation des relations au sein
d'une famille, condensée sur deux jours. C'est l'histoire d'une
émancipation singulière, dans laquelle une femme, Karen, mue et se
libère du poids du passé. Un poids qui, tel un ulcère invisible,
s'est niché et enfoncé toujours plus profondément dans les vieux murs
de la maison et dans les corps de la famille, et qui plane sur tout
depuis des années comme un démon tyrannique.
La
transformation de Karen déclenche un ballet rêveur fait de jeux de
rôle et d'irritations. Se crée alors un espace habité d'identités
nuides dans lequel des conventions de famille et de société sont
remises en question, dans un geste subversif qui interroge jusqu'à la
possibilité même de liberté dans le contexte d'un projet de vie
bourgeoise. Ainsi, cette histoire fournit le matériel pour un drame
familial, un méchant conte de fées, un film dans lequel les moments
douloureux passent aussi vite que les moments d'affection et
d'intimité.