10 mars


films du mois

19h

El Agua

D'Elena López Riera
Fiction, Suisse, Espagne, France, 2022, 1h44, en espagnol s-t fr., 14/16

C'est l'été dans le sud-est de l'Espagne. Une tempête menace de faire à nouveau déborder la rivière qui traverse le petit village où habite Ana, qui rêve de quitter la région. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont «l'eau en elles». Au bord de la rivière, une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d'amour, jusqu'à ce que la tempête éclate…
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, à Toronto et à Zurich, tourné dans la région de Valence où la cinéaste a grandi et basé sur une importante recherche documentaire, El Agua raconte un territoire, ses croyances et ses cultures, et montre avec justesse trois générations de femmes qui cohabitent et s’épaulent quotidiennement dans cette atmosphère électrique qui précède la tempête. Vibrant et envoûtant.
«Dans un premier long-métrage magique, Elena López Riera convoque une tradition de son village natal, et fait déborder la force de l'eau autant que celle de l'adolescence» (Libération)
«Un premier film mystique et résolument féministe.» (Les Inrockuptibles)
«Le cinéma espagnol se porte bien, en témoigne la prodigieuse récolte de films émanant de jeunes réalisateurs. On peut désormais ajouter à la liste le nom d'Elena López Riera, dont le premier long-métrage provoque un véritable envoûtement, embrassant toute une région. D'un matériau quasi anthropologique, la cinéaste tisse un récit mi-réel, mi-fantastique. Quant à l'héroïne, interprétée par Luna Pamies, disons qu'elle est pareille à une fée: la jeune comédienne fait des merveilles, son magnétisme rendant crédible la part fantasmagorique du récit. El Agua réussit un tour de magie, telles ces ailes d'oiseaux qui se déplient comme des éventails.» (Le Monde)


Rencontre cinéma
Mercredi 22 février à 20h en présence de la cinéaste
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films du mois

21h

Aftersun

De Charlotte Wells
Fiction, Royaume-Uni, États-Unis, 2022, 1h42, v.o. s-t fr., 16/16

Dans un club de vacances sur le déclin, à la fin des années 1990, Sophie, 11 ans, profite de ses vacances d’été avec son père, Calum. Alors que sa fille parvient aux portes de l’adolescence, Calum, lui, semble souffrir du poids de la vie, au-delà de son rôle de père. 20 ans plus tard, Sophie se remémore avec mélancolie ces moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux: la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années: qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître?
Ce premier long-métrage de l’Écossaise Charlotte Wells a bouleversé le public de la Semaine de la Critique à Cannes. Primé dans de nombreux festivals et nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur acteur grâce à la performance de Paul Mescal, Aftersun associe l’innocence de l’enfance à la mélancolie de l’âge adulte. Avec une grande sensibilité, la cinéaste capture les instants volatils de ses souvenirs d’enfance et forme par fragments un tableau impressionniste d’une grâce infinie.
«Le film n'est pas seulement magnifiquement écrit et interprété – Paul Mescal n'a pas volé sa nomination aux Oscars –, Charlotte Wells a trouvé la pulsation parfaite, donnant par des effets de montage maîtrisés une étrangeté presque fantastique à son récit – la matière des souvenirs et des songes.» (Paris Match)
«Charlotte Wells, on l’aura compris, s’intéresse moins aux faits qu’à leur perception. Et tout son travail de mise en scène consiste à affirmer ce mouvement tremblé, ce point flou qui rejoue la victoire deleuzienne de l’image-temps sur l’image-mouvement, de la subjectivité sur le réel.» (Les Inrockuptibles)
«En associant d’un coup d’un seul innocence et mélancolie, Charlotte Wells nous foudroie comme rarement.» (Positif)
«L'Écossaise Charlotte Wells signe un premier film époustouflant de grâce qui reste avec le spectateur longtemps après sa première vision, un film vertigineux qui interroge le mystère de l'enfance, des souvenirs et des êtres que l'on aime sans les connaître vraiment.» (Le Point)
Charlotte de Wells à propos du film: «J’ai commencé à travailler sur Aftersun à l’école de cinéma. On regardait beaucoup de films comme Alice dans les villes de Wim Wenders, La Barbe à Papa de Peter Bogdanovich et bien d’autres, des films qui parlaient d’enfance et surtout de la relation père-fille. A cette époque, j’avais une vision très conventionnelle de mon film, de sa structure, de son intrigue, dans le sens où la relation était la source principale de tension. J’ai continué à travailler sur Aftersun alors que je réalisais des courts-métrages. J’ai passé beaucoup de temps à écrire des souvenirs, des descriptions de personnages, à penser à des univers. Des années plus tard, j’ai écrit le film très rapidement, en dix jours. Je n’avais pas prévu la tournure qu’il prendrait. J’ai passé tant d’années à décrire mes propres souvenirs, à apprendre pourquoi il m’était si nécessaire de faire ce film, à me poser des questions sur ma relation avec mon père, sur cette période de ma vie que je n’avais jamais osée interroger avant... Ce film est devenu de plus en plus personnel. Pendant la préparation, j’ai cherché dans des albums de famille. Petite, je suis beaucoup partie en vacances avec mon père. J’ai trouvé cette photo de nous dans le sud de l’Espagne, je devais avoir 5 ans. Il y avait une très belle femme derrière moi. Je me suis demandé alors qu’aurait pu être le vrai sujet de cette photo. Au départ, c’était l’histoire d’un père et de sa fille en vacances et de comment le père trouvait l’équilibre entre le fait d’être père et jeune homme en même temps. Mais cela a beaucoup évolué. C’est au final devenu une quête des souvenirs, une recherche sur notre implication à chercher des réponses dans le passé qu’on ne trouvera peut-être jamais.»

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