Bercée par la chanson latino-américaine et ibérique, initiée à des pratiques musicales multiples – formation classique, musique ancienne, jazz – marquée également par les musiques traditionnelles, Rebecca Roger Cruz construit un univers musical fait de chants d’oiseaux, d’incantations poétiques, d’orchestrations baroques, de textures magnétiques, ou transe percussive… Connectée à la danse, au théâtre, à la poésie ou au cinéma, elle s’entoure de quatre musiciens d’exception, pour tisser un fil intemporel, riche et lumineux sur lequel elle dépose une voix merveilleuse, instrument à part entière, sincère et joueuse. Son premier album en son nom, Río Abajo (sorti en mars 2025), veut littéralement dire « en descendant le fleuve » et intime vraiment à se laisser porter par le courant de la vie.
Line up: Rebecca Roger Cruz (chant, percussions), Sylvain Rabourdin (violon, choeurs), Léonore Grollemund (violoncelle, choeurs), Léna Aubert (contrebasse, choeurs), Juri Caneiro (percussions, choeurs, chant diphonique)
Concert précédé à 19h du film Pelo Malo, cheveux rebelles de Mariana Rondón
(Fiction, Vénézuela/Pérou/Argentine/Allemagne, 2013, 1h33 min, v.o. espagnol sous-titrée français, 12/14) – Junior a 9 ans et vit à Caracas avec sa mère et son frère de 2 ans. Il a les cheveux frisés de son père, mais voudrait avoir les cheveux lisses de sa mère. Junior adore chanter, danser avec sa grand-mère et se coiffer devant la glace. Mais pour sa mère, il est l'homme de la famille…
«Pelo Malo» est une expression qui renvoie aux cheveux frisotés. Symbole de toute une esthétique, d'un certain idéal de beauté et des codes genrés qui pèsent sur chacun·e, les cheveux de Junior amènent à de nombreux thèmes tels que l'adolescence et les tensions familiales, l'identité et la sexualité, le regard des autres et les attentes de la société. Le film est également ancré dans un contexte spécifique, la ville de Caracas et la société vénézuélienne, contribuant à son propos et à la polarisation qui le définit.
À sa sortie, le film est salué par la critique et les festivals : obtenant la récompense suprême du Festival de Saint-Sébastien, la Coquille d'or, il est également récompensé entres autres au Festival de Mar Del Plata, au Festival de Thessalonique et au Festival de Turin pour sa réalisation, son scénario et son actrice principale, Samantha Castillo.