29 octobre


films du mois

18h

Dahomey

De Mati Diop
Documentaire, Bénin/Sénégal/France, 2024, 1h08, en français et v.o. s-t fr. 10/14

Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiantes et étudiants de l’université d’Abomey-Calavi.

Après Atlantique, projeté au Cinéma CityClub, la cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop réalise un film documentaire sur le destin des œuvres d’art restituées au Bénin par la France en 2021 et offre une réflexion complexe et passionnante sur le postcolonialisme. Une œuvre saisissante, magique, à la frontière du documentaire et de la fiction, récompensée par l'Ours d'or à Berlin en début d'année.


«Poème et pamphlet, documentaire et film fantastique, acte de cinéma puissamment décolonial, Dahomey invente un cinéma politique magique.» (Les Inrockuptibles)

«Documentaire aux dispositions fantastiques, fréquentant ouvertement la fiction, le film est une envoûtante réussite en style libre, qui renferme des abîmes sur le préjudice colonial. Ses éclats sombres, sa poésie stoïque, renouvellent la marque d’une cinéaste qui rôde sans peur dans un au-delà du film à sujet ou de la plate narration.» (Libération)

«Un film aux vertus puissantes et ensorcelantes qui vient casser tous les codes et les académismes.» (Marie Claire)

«Un essai poétique et politique, une mise en scène sensualiste pour une très grande cinéaste.» (La Septième Obsession)

rencontre
Vendredi 4 octobre à 20h, projection en présence du monteur du film Gabriel Gonzalez
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Rencontre cinéma

20h

Rencontre: Riverboom de Claude Baechtold

Le photographe et journaliste Claude Baechtold vient présenter son premier long-métrage documentaire, Riverboom qui raconte, avec humour et auto-dérision, le périple qu'il a mené en 2002 avec les reporters Serge Michel et Paolo Woods à travers l'Afghanistan, peu après les attentats du 11 septembre 2001. À la fois road-movie entre amis, tragi-comédie documentaire, reportage de guerre et récit de voyage, Riverboom, œuvre surprenante et au ton résolument absurde, sera ensuite à l'affiche tout le mois de novembre.

Riverboom De Claude Baechtold
(Doc., Suisse, 2024, 1h39, en français, 12/14) – Riverboom, c'est l’odyssée déjantée de trois jeunes reporters de guerre dans le chaos afghan, peu après les attentats du 11 septembre 2001: Serge Michel, un journaliste genevois bourreau de travail, Paolo Woods, un photographe de guerre florentin aussi jovial qu’inconscient, et Claude Baechtold, un typographe suisse d'une prudence maladive. Embarqué dans cette aventure malgré lui, Claude achète une caméra video au bazar de Kaboul pour filmer cette folle équipée qui va changer sa vie… avant de perdre les cassettes pendant vingt ans.


«Le temps d’un film, ce pays habituellement synonyme d’enjeux géopolitiques désastreux et de condition féminine bafouée, s’est mué en terrain propice à de drolatiques aventures. Celles de Serge, journaliste suisse moraliste et toujours pressé, de Paolo, photographe décontracté jusqu’à l’inconscience et de Claude, typographe timoré, embarqué à l’insu de son plein gré pour filmer "l’usage du monde" avec un caméscope qu’il sait à peine faire fonctionner.» (L'Obs)

CLAUDE BAECHTOLD À PROPOS DE SON FILM
En Suisse comme ailleurs, il y a ceux qui restent et ceux qui partent. La mort de mes parents m’a fait basculer dans la deuxième catégorie. C’est ainsi qu’en quelques jours, je suis passé du statut de graphiste typographe à celui de reporter de guerre. Prendre le large, mais pour trouver quoi ? Quand nous partons, nous sommes perdus : Serge s’est fait quitter par sa femme, Paolo voit son père fuir le domicile conjugal pour une pulpeuse californienne et moi, j’ai perdu mes parents. L’humour afghan, l’absurdité de la guerre ainsi que la promiscuité forcée d’un interminable roadtrip vont modeler notre futur trio avec une intensité qui n’aurait pas été possible chez nous. Quand nous ressortons de la voiture après notre grand tour, nous ne sommes plus perdus, nous sommes soudés pour
la vie. Nous ne nous quitterons plus. L’Afghanistan a scellé notre destin.

Je fais maintenant partie des Suisses voyageurs, ceux qui se sont perdus sur la route et que l’aventure a défaits et reconstruits. Les cassettes vidéo de ce voyage avaient été confiées à un ami pour qu’il les digitalise. Il les égare avant même que je puisse
voir leur contenu. Ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard qu’il me rappelle : “dis donc j’ai retrouvé tes cassettes au fond de mon garage, tu les veux toujours
ou je les balance à la poubelle ?” En les regardant vingt ans après le tournage, je réalise qu’elles ont justement ceci d’intéressant qu’elles montrent ce que les journalistes classiques n’auraient pas filmé: la vraie vie de trois reporters jeunes fauchés et pas très malins à travers le quotidien d’un pays en guerre. C’est ainsi que j’ai voulu raconter ce que j’ai vécu, ce voyage tragique et pourtant hilarant par moment, car le monde est ainsi quand on le voit autrement qu’à travers un écran de télévision.

BIO CINÉASTE
Né à Lausanne, graphiste diplômé de L’ECAL, c’est en Iran que Claude Baechtold développe son travail photographique en collectionnant de manière compulsive la voiture nationale iranienne. Avec son collectif Riverboom qu’il fonde en Afghanistan avec les reporters de guerre Serge Michel et Paolo Woods, il lance une collection de guides de voyages aux destinations improbables dont le pôle Nord, qui lui vaudra le Grand Prix Images Vevey en 2006.

Il revisite les genres mineurs de la photographie: roman photo d’aventure – diaporama accéléré́ transformé en film d’animation psychédélique – guides de voyages répertoriant pêle-mêle moustaches irakiennes, chars soviétiques et Kayaks Inuits – jeux de memory illustrant des duels visuels entre la Suisse et le reste du monde. Cette approche novatrice l’impose comme un tenant du nouveau reportage. Journaliste d’investigation, il a écrit pour les journaux suisses: L’Hebdo, Le Matin dimanche et NZZ am Sonntag. En 2021, il coécrit pour le média Heidi.news une enquête sur l’industrie du béton, qu’il adapte en bande dessinée. “Béton, enquête en sable mouvant” parait en avril 2024, aux Presses de la cité, Paris. Il est désormais réalisateur et a terminé en 2023 Riverboom, son premier film, mais n’hésite pas à reprendre la plume quand une bonne histoire lui tombe dessus.


À L'AFFICHE EN NOVEMBRE
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INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)
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