janvier   


Film et concert

samedi 13 janvier
19h

Live cinéma et concert: Casa Joia

COMPLET

C’est une grande joie que d’accueillir l’extraordinaire Souffle Collectif pour une résidence de création d’une semaine permettant d’imaginer cette soirée toute en joie, musique et arts vivants. En première partie magique, un étourdissant live cinéma de leur proche collaborateur et ami, le cinéaste Vincent Moon.

21h: concert de souffle collectif
La troupe Souffle Collectif s’empare du CityClub. Son idée: transformer le cinéma en un terrain de jeux et de rencontres faisant la part belle aux mélodies populaires, aux chants sacrés et envoûtants, aux aventures soniques... Le temps d’une soirée, le CityClub devient l’écrin d’une création en temps réel, où chacun et chacune pourra se laisser surprendre par la magie du lieu réinventé. Souffle Collectif offre un appel à faire de l’art un cadeau, où la parole, la musique, l’écoute et les regards s’ajustent en permanence à la réceptivité du public. En résulte une invitation au partage, à la recherche de la joie, à la liberté d’être. Julien Colardelle, initiateur de ces rencontres insolites, s’entoure de la chanteuse et multi-instrumentiste Lior Shoov, dont les performances mêlent chanson, musiques du monde, jeu corporel et improvisation; du musicien et performeur pluridisciplinaire Jules Beckman; du violoniste virtuose Sylvain Rabourdin; de la chanteuse et percussionniste portugaise Teresa Campos; de la chanteuse égyptienne Aya Metwalli; et du photographe et joueur de mbira Camille Bokhobza. Toutes et tous réunis pour nous enchanter!

19h: Concert précédé du live cinéma de Vincent Moon
Le cinéaste Vincent Moon est un glaneur invétéré de poésie musicale, de ses premiers et fameux Concerts à emporter – qui inventèrent une nouvelle façon de filmer la musique – à l’extraordinaire documentation des rites et des musiques sacrées qu’il mène depuis une quinzaine d’années. Son Live Cinéma est une performance unique de cinéma improvisé en direct, qui interroge notre rapport contemporain au sacré et à l’invention de nouvelles cérémonies. Chaque performance est une combinaison de films et de musiques basée sur les enregistrements de la Collection "Petites Planètes" créée avec Priscilla Telmon – une ethnographie expérimentale du 21e siècle – composée de plus de mille films et enregistrements musicaux réalisés à travers le monde – d’un chant polyphonique géorgien à une prière orthodoxe éthiopienne, d’une transe indonésienne à un chant sacré amazonien, des pratiques néo-chamaniques françaises à des rites soufis kurdes. Un spectacle unique, un voyage immobile, étourdissant de beauté, créé pour l’occasion.


SOUFFLE COLLECTIF
Compagnie de production et de création fondée par Julien Colardelle, Souffle Collectif impulse des projets hybrides, du concert à la performance, explorant le champ des traditions musicales et populaires, et les pratiques artistiques expérimentales et d'improvisation.
Considérant l’art au-delà de l’idée de la production d’une œuvre, Souffle Collectif entend développer de nouveaux espaces pour la création d’expériences singulières, et initier des rituels contemporains qui oscillent entre visions du passé et imaginaires du futur. Après cinq années d’activités à l’église Saint Merry au cœur de Paris, le collectif continue de grandir à travers de nombreux projets, rendez-vous publics, résidences, programmation d’événements, festivals, etc. Accueilli depuis 2020 en résidence au Consulat Voltaire, un tiers-lieu alternatif de création et de diffusion à Paris, il compte à ce jour 60 éditions d’un cycle indépendant présentant des alliances inédites, des formes in situ, des rencontres autour d’une scène éclairée à la lueur des bougies… «Une communauté de l’instant présent qui fête les ébauches, les trébuchement, les langues nouvelles, la douceur et la radicalité, comme un archipel resurgissant de profondeurs oubliées. Parce qu’il n’a jamais été aussi précieux et urgent de proposer des temps de recherches, d’écoutes, d’expressions, de chants et de danses aux artistes et au public pour créer et inspirer de nouveaux récits.»
> Page instagram de Souffle Collectif
> Page facebook de Souffle Collectif

Création Souffle «Casa Joia» au CityClub avec:
Lior Shoov
Chanteuse et multi-instrumentiste originaire de Tel Aviv, Lior Shoov danse sur un fil tendu entre improvisation et exploration, entre hasards heureux et virtuosité, entre une intériorité profonde et un partage qui infuse. Son sens de l’improvisation, son passé de clown, la poésie qui émane de son écriture et la sensibilité portée par son timbre de voix en font une artiste hors norme. Ses chansons, interprétées en français, en anglais, en hébreu mais aussi en grommelot, se colorent de scat ou d'influences africaines ici, d'improvisations là, parlent tantôt de l'absurde, tantôt de sentiments… Une démarche profonde guide chacun de ses pas. Tout chez elle chante la liberté et nous invite sur le même chemin. Avec beaucoup de créativité et un regard aussi sensible qu'ouvert au monde qui l'entoure, Lior joue avec les sonorités autant qu'avec les mots pour nous offrir une performance qui, au-delà d'un simple concert, résonne en profondeur comme un vrai moment de poésie.
> Écouter "Caress my skin" de Lior Shoov
> Article de Télérama sur Lior Shoov

Jules Beckman
Américain d’origine, artiste de scène pluridisciplinaire, compositeur et pédagogue, Jules Beckman travaille depuis 1987 dans les milieux contemporains, populaires et underground de la danse, de la musique, de la performance et du cirque. Le parcours de Jules l’a mené de New York à la Californie puis à la France où il s’établit, et y répand un art chamanique incroyablement poétique et radicalement novateur. L’humour guide le travail et l’écriture de Jules Beckman. Passant aisément de l’anglais au français, il s’inspire de sa passion pour les philosophies existentielles, occidentales et asiatiques, mais sans le moindre sérieux académique, pour les questionner, et ainsi les ramener à la vie.

Sylvain Rabourdin
Sylvain s’est retrouvé dans le spectacle par pure passion de la vie, de l’instant. Il chante tous les registres et joue tous les styles sans le moindre effort. Génie malgré lui, il exécute les moindres idées qui peuvent lui passer par la tête, qu’importe le scénario pourvu qu’il soit pieds nus ! Du classique au jam les plus roots, il joue du violon comme il respire, et l'on ne sait plus trop qui des deux guide l'autre. Mélange des genres, du jazz manouche au rock, en passant par les orchestres classiques, il est également violoniste et compositeur au sein des groupes Les dormeurs du Bal, musiques néo-traditionnelles à danser, et Fogo, musiques néo-traditionnelles.
> Page instagram de Sylvain Rabourdin


Teresa Campos
Teresa Campos est une chanteuse, compositrice et gestionnaire de projets musicaux créatifs.
Elle est diplômée en éducation et s'intéresse particulièrement à l'éducation par l'art. En 2014, elle a conclu un Master en musique avec distinction, de la Guildhall School of Music & Drama, à Londres.
Elle s'intéresse au pouvoir de la musique traditionnelle comme outil social et créatif. Parallèlement, elle participe à des projets pédagogiques et de création musicale collective, notamment au Portugal et en France.
Depuis 2014, elle a été mentor artistique dans Ethno Portugal, Ethno Angleterre et Ethno France de manière sporadique. En 2021, elle crée une chorale de musique traditionnelle à Porto. En 2022, elle coproduit deux performances : « Castor e Pollux, Considerate Lilia » commandée par le Teatro Municipal do Porto, en duo créatif avec Ines Campos, et « Trois Voix, Quatre Saisons » un projet des Jeunesses Musicales de France, créé en trio avec Nils Peschanki et Darragh Quinn.
En tant que compositrice, en 2021 et 2022, elle a collaboré avec Nenad Kovacic et créé différentes bandes sonores pour des films de théâtre et documentaires croates tels que "Mileva" et "Little Frida" de Jelena Kovacic, "Love around the world" d'Andela et Davor Rostuhar et « Dobra Ekonomija » de Duro Gavran.
Elle a également collaboré en tant que chanteuse sur des dizaines d'albums de personnes qu'elle aime, comme Sara Vidal, Retimbrar, Marcos Cavaleiro, Daniel Cristo, A Presença das Formigas, Torcido, Zelig, Júlio Pereira, Amélia Muge, Mondryaan (Londres), Perotá Chingó e Duo A/R (Argentine), et fait partie de Collado, un projet de huit musiciens autour de la musique traditionnelle ibérique.
De plus, elle est co-fondatrice du groupe vocal féminin "Sopa de Pedra", dédié à la collecte et au chant a capella de chansons portugaises aux racines traditionnelles, et de çhâñt élečtrónqùe, un collectif international de sept musiciens du Portugal, de Croatie, de Bosnie-Herzégovine. , France et Irlande, avec la volonté d'explorer le potentiel des musiques traditionnelles et électroniques. Elle dit qu'elle a de la chance de pouvoir faire ce qu'elle aime.
(Ethno World)

Aya Metwalli
Aya Metwalli, née en 1988, est une auteure-compositrice-interprète, compositrice et artiste sonore égyptienne. Elle a grandi au Caire, où son père jouait sans arrêt des chansons d'Oum Kalthoum pendant les trajets vers la plage et où sa mère, connue pour avoir la plus belle voix de la famille, chantait toujours à la maison et lors des réunions avec la famille et les amis. Bien avant qu'elle ne puisse former ses propres goûts musicaux, Aya a été nourrie d'immenses quantités de chansons et de mélodies classiques arabes dont elle s'imprègne aujourd'hui dans son art. (Onassis)
> Site web de Aya Metwalli

> Page soundcloud de Aya Metwalli


Camille Bokhobza
Camille Bokhobza est musicien, et photographe. À Berlin, en 2017, alors qu’il est venu la photographier après un concert, il rencontre Stella Chiweshe, la grande musicienne du Zimbabwe âgée de 75 ans, ayant porté la tradition musicale de la mbira au delà des frontières. Contre toute attente, Stella, surnommée « The Queen of Mbira music », lui « ordonne » de jouer de la mbira. Une semaine plus tard, il est chez elle, la transmission débute.. et continue encore aujourd’hui.
> Page instagram de Camille Bokhobza


aussi dans le cadre du p’tit cityclub! 
«Casa Joia» du Souffle Collectif se transforme en «Maison magique», un concert spectaculaire à découvrir le lendemain, dimanche 14 janvier 2024 à 15h. Dès 4 ans!
> Toutes les informations

INFOS PRATIQUES
Portes: 18h30, Film: 19h, Concert: 21h
Tarifs: 25.- (plein) / 20.- (membres, étudiant·e·s, avs, ac, ai, ri, carteculture)
Petite restauration sur place
Crédit photos: Live Cinema, ©Marta La Faro / Souffle Collectif, ©Priscilla Telmon


Rencontre cinéma

mercredi 17 janvier
20h

Rencontre: Mon pire ennemi de Mehran Tamadon

Après Bassidji et Iranien, où il entrait en dialogue avec des partisans du régime iranien, Mehran Tamadon aborde dans son nouveau film la violence des interrogatoires et des détentions en Iran, mettant en exergue la répression exercée par l’État sur sa population. En créant un dispositif original – jouer et filmer un interrogatoire pour espérer confronter les autorités à leurs pratiques –, il réalise un documentaire-essai singulier qui soulève de nombreuses questions, tant politiques qu'éthiques et cinématographiques. Il s’entoure notamment de la comédienne Zar Amir Ebrahimi, lauréate du prix d’interprétation à Cannes en 2022 grâce à son rôle dans Les Nuits de Mashhad d’Ali Abbasi, qui, sous  les traits d’une interrogatrice, questionne le cinéaste et le confronte à ses limites… Un film puissant et courageux, sélectionné à la dernière Berlinale, proposé lors d’une séance spéciale en présence du cinéaste et de Zar Amir Ebrahimi.
mon pire ennemi de Mehran Tamadon
(Documentaire, Suisse, France, 2023, 1h22, v.o. s-t fr., 16/16) – Mojtaba, Hamzeh et Zar et d’autres ont subi des interrogatoires idéologiques en Iran, à différentes périodes de leur vie. Le réalisateur leur demande de l’interroger, lui, tel que pourrait le faire un agent de la République islamique. Il aimerait que le vrai tortionnaire en Iran se voit à travers le film comme dans un miroir. L’expérience violente de se mettre réellement dans la tête du bourreau les confronte à ce qu’ils sont prêts à faire et aux limites du projet lui-même.

Mehran Tamadon à propos de son film
Je demande à des Iraniens réfugiés politiques en France de m’interroger devant la caméra, comme le ferait un agent du régime iranien. Mon désir initial était d’emporter cet enregistrement en Iran pour le montrer à un interrogateur du régime et le confronter à sa violence. Sa conscience pourrait-elle se réveiller?
Ce qui est constant chez moi, c'est ma volonté de créer du lien et d’entrer en relation. Étant maintenant loin de l’Iran, mon principal moyen de dialoguer avec eux, les interrogateurs et les tortionnaires du régime iranien, est de faire des films, dans lesquels je les fais exister, et de les leur adresser pour qu'ils s’y reconnaissent. Mon objectif est donc que ce film soit vu par eux. Comment cela pourrait les affecter? Je ne sais pas. Il est possible que rien ne bouge chez eux. Je ne suis pas dans leur tête, je ne suis que dans la mienne qui me dit sans cesse que l'autre, quel qu'il soit, a forcément, comme toi, une conscience, qu’il est lui aussi traversé par des sentiments contradictoires. Lui aussi, comme toi, a une forme de lâcheté, de fourberie, de perversités. Et si tu arrives à mettre le doigt sur ta propre complexité, tu lui offres aussi la possibilité de découvrir la sienne. Ceci est mon regard, je sais que peu de gens le partagent. Même ceux que je filme n'y croient pas. Mes films ne sont pas là pour démontrer mes idées mais plutôt pour soulever des questions et mettre en exergue les différents paradoxes. Chaque spectateur et spectatrice, chaque personnage s’approprie mes idées à sa manière et s'il est en désaccord avec moi, cela me convient parfaitement. Je ne cherche pas à avoir raison, ni dans mes films, ni lorsque je débats. Je suis ravi d'être contredit, ébranlé dans mes films par mes personnages. Je dirais qu'avec mes films, ce que je réussis le mieux, c'est provoquer des remises en question.
Mon pire ennemi provoque une situation qui soulève des questions à la fois cinématographiques et éthiques. Est-ce malsain de proposer ce jeu de rôle à un réfugié politique? Quels sont les enjeux pour lui et pour moi? Quel est le contrat avec le public? Est-ce possible de faire bouger un système de l’intérieur?

Bio cinéaste
Après des études d’architecture à Paris, Mehran Tamadon décide de se consacrer à la réalisation.
Il réalise son premier moyen-métrage documentaire, Behesht Zahra, mères de martyrs en 2004, puis Bassidji en 2010, où il filme ses premières tentatives de dialogue avec les défenseurs du régime iranien. Il poursuit cette démarche avec Iranien, où il convainc des partisans du régime de vivre en cohabitation avec lui. Ses nouveaux films, Mon pire ennemi et Là où Dieu n’est pas, présentés à la Berlinale en 2023, abordent la violence des interrogatoires et des détentions en Iran.


Bio Zar Amir Ebrahimi
Installée en France depuis 2008, Zar Amir Ebrahimi est une actrice franco-iranienne, remarquée notamment dans Les Nuits de Mashhad (Holy Spider) d’Ali Abbasi, Les Survivants de Guillaume Renusson et Seven Winters In Tehran de Steffi Niederzoll.
Zar Amir Ebrahimi grandit à Téhéran et s’intéresse rapidement au théâtre. Diplômée de l'Université Azad de Téhéran, avec une spécialisation en art dramatique, elle se produit sur les planches et joue des rôles dans des téléfilms et des séries. Elle réalise également le court-métrage Khat, produit par la Iranian Youth Society.
Elle se fait notamment remarquer avec des sitcoms comme Komakam Kon (2004), Help Me (2004) et Nargess (2006), ainsi que dans le film Waiting de Mohammed Nourizad (2000). Elle apparaît également dans d'autres films iraniens tels que Journey to Hidalou de Mojtaba Raei (2006) et Shirin d'Abbas Kiarostami (2008).
En 2008, elle s'installe à Paris, où elle réalise et produit des films documentaires et poursuit sa carrière d'actrice, à la fois au théâtre et au cinéma. Elle prête notamment sa voix au film d’animation Téhéran Tabou de Ali Soozandeh (2017) et joue dans Bride Price vs Democracy de Reza Rahimi (2016), qui lui vaut le Prix de la meilleure actrice au festival de Nice. Elle tourne ensuite notamment dans Les Nuits de Mashhad (Holy Spider) d’Ali Abbasi (2022), où elle interprète une journaliste à la recherche de Spider Killer, serial killer qui étranglait des prostituées en Iran entre 2000 et 2001. Sa performance est remarquée et elle reçoit le Prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Cannes, au Cine Europeo de Sevilla et à la London Film Week.
Elle joue également dans Les Survivants de Guillaume Renusson (2022), où elle incarne une femme afghane qui tente de franchir illégalement la frontière française. Elle vient également de tourner dans Shayda de Noora Niasari (2023), présenté en première mondiale à Sundance, et prend part aux films Seven Winters In Tehran de Steffi Niederzoll (2023) et Mon pire ennemi de Mehran Tamadon (2023), deux longs-métrages documentaires présentés à la Berlinale en 2023.
Grâce à ses films et en portant une voix courageuse pour faire évoluer la place des femmes dans la société iranienne, Zar a récemment figuré parmi les 100 personnalités de la prestigieuse «BBC 100 Women 2022», qui met à l'honneur des femmes inspirantes et influentes du monde entier.

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)


Rencontre cinéma

mardi 23 janvier
20h

Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier, en sa présence

Primé au festival de Jérusalem, sélectionné pour le prix du public aux Journées de Soleure, Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier narre la rencontre entre un père et un fils, nous embarquant dans un road movie en Massey Ferguson à travers un Israël rural et oublié marqué par les guerres. Une comédie dramatique décalée à découvrir en présence du cinéaste.

Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier
(Fiction, Israël, Suisse, 2022, 1h48, v.o. s-t fr., 16/16) – Ben, chômeur et grincheux de 35 ans, sa femme et leur fils de 6 ans, rendent une courte visite aux parents de Ben, dans son kibboutz natal au nord d'Israël. Ben vient demander à son père Albert, avec qui il a toujours eu une relation difficile, une simple signature afin de récupérer un appartement familial spolié lors de la Seconde Guerre mondiale à Varsovie. Albert, a d'autres plans… Sur un coup de tête, il a parié une bouteille de whisky qu'il pourrait traverser le pays du nord au sud en tracteur en moins d'une semaine. Ben l'accompagne. À 35km/h maximum, père et fils vont apprendre à se connaître et à s'aimer…

Yona Rozenkier à propos de son film
Inspiré par mon père, le ton du film est un peu décalé. J’aime le personnage d’Albert. En surface, il pourrait faire penser à un bouffon, un idiot du village, mais son comportement est lié à deux post-traumatismes lourds qui l’ont marqué et ont fait de lui ce qu’il est devenu: Albert est un survivant de la Shoah puis, en 1973, il a combattu pendant la guerre de Kippour. Ces traumatismes l'ont conduit à une vie négligée, confinée et solitaire. Pour Albert, ce voyage est sûrement le premier après des décennies de confinement dans le kibboutz, et nous savons que ce sera le dernier.
Le scénario traite de sujets basés sur des événements essentiels qui m’ont marqué. Le premier est le traumatisme lié à la guerre. Je garde moi-même un post-traumatisme de mon expérience au service militaire. Cela fait des années que j’essaie de me soigner. Mon premier long-métrage, The Dive, aborde frontalement le sujet à travers le portrait de trois frères, réunis dans leur Kibboutz natal déserté pour enterrer leur père, à la veille de leur départ pour la Guerre du Liban. Dans Le Voyage à Eilat, je l’aborde de manière différente. Le post-traumatisme de la guerre du Kippour sur la génération de mes parents est un sujet très peu abordé dans le cinéma israélien, où on s’intéresse plutôt aux jeunes. Certes, la Guerre du Kippour a fait des milliers de morts, mais elle a surtout laissé des dizaines de milliers de post-traumatiques qui n’ont jamais été diagnostiqués et n’ont jamais pu revenir à une "vie normale". Albert est le symbole de cette génération, victime d’une guerre qui a entraîné une vraie rupture dans la société israélienne. Albert a dû vivre, ou plutôt survivre avec des traumatismes dont il n’a jamais pu parler. De retour au Kibboutz, il a tenté de construire une vie familiale dans un milieu fermé où la faiblesse n’a pas droit de citer. Nombre de mes amis ont grandi avec des pères post-traumatiques, enfermés sur eux-mêmes, durs et rigides. Je veux faire ce film pour eux comme pour moi, pour mieux comprendre et accepter nos pères.
Le Voyage à Eilat
est un lent road movie dans un Israël oublié, loin des sentiers battus. C’est un film brûlé par un soleil qui ferait fuir tout être vivant et où nos héros vont vivre une semaine décisive. Le tracteur et sa remorque sont leur seul abri, un espace confiné dans l’immensité de l’environnement aride, la partie désertique et désertée d’un pays marqué par les guerres nationales et intimes où seuls l’humour et l’absurdité permettent de survivre.
Dans mon film, mes personnages essaient de trouver leur bonheur sans se soumettre aux règles édictées par la famille ou la société, de cesser d'avoir peur de la vie et de trouver le courage de la vivre pleinement. Je pense qu'en dehors d'être stimulant, dérangeant et de faire réfléchir, il est important que le cinéma aide les gens à se sentir bien. Spécialement en ce moment. C’est ce que je tente de faire et j’espère avoir réussi.

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

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