Une splendide renaissance d’une œuvre littéraire par le pouvoir du cinéma: présenté en compétition nationale à Visions du Réel, Couvre-feu. Journal de Monique Saint-Hélier (1940-44) de Rachel Noël dresse le portrait de Monique Saint-Hélier, femme de lettres et artiste chaux-de-fonnière exilée en France dès 1924, en se basant sur son journal intime écrit durant la guerre. Un docu-fiction passionnant à l'affiche tout septembre et projeté en présence de la cinéaste.
Couvre-feu. Journal de Monique Saint-Hélier (1940-44) de Rachel Noël
(Docu-fiction, Suisse, 2022, 1h10, en français, 16/16) – C’est l’été. Deux adolescentes pénètrent dans une maison inhabitée. En montant dans le grenier, elles y découvrent une grande malle. À l’intérieur de celle-ci, des vêtements, des photographies, des cahiers, des lettres. Et un journal intime tenu quotidiennement sous l’Occupation allemande de 1940 à 1944. Intriguées et amusées, les deux jeunes filles se déguisent et dévoilent le monde d’une écrivaine. Celui de Monique Saint-Hélier. Une Suissesse ayant vécu recluse à Paris pendant la Guerre. Clouée au lit, car très malade, elle écrit. Et plonge dans une rêverie. Un voyage inattendu où le cauchemar de sa réclusion et de la guerre tendent la main au Paradis perdu de son enfance.
Rachel Noël À PROPOS DU FILM
«J’ai été troublée par la lecture de ce récit intime de l’Occupation de Paris, vue par une femme cloîtrée chez elle et dont le quotidien est traversé par la faim, le froid, la peur et la maladie qui l’a immobilisée une grande part de son existence.
La pensée
de Monique Saint-Hélier s’échappe sans cesse, en quête de paix et de
lumière, vers ses rêves et ses souvenirs qui évoquent son enfance en
Suisse, ses rencontres amicales et amoureuses (parmi lesquelles Rilke ou
Marie Laurencin), sa relation à son mari, ou ses passions pour la
littérature et la peinture. La voix intense de Monique Saint-Hélier,
auteure encore trop méconnue, dont le tempérament très attachant se
voile parfois d’une certaine âpreté, nous touche aujourd’hui plus que
jamais par son destin emblématique de femme et d’artiste. Jalonné
d’images et de balades oniriques, son univers vibrant m’a inspiré une
forme cinématographique qui la remet en lumière à travers un ensemble de
documents: le manuscrit du Journal, des photographies d’époque,
certains documents retrouvés, ses tableaux… On circule dès lors entre
les frontières spatiales et temporelles par l’entremise d’un duo de
jeunes adolescentes qui incarnent différentes figures tirées de
l’univers intérieur de l’écrivaine et montrent combien ses
préoccupations sont universelles.
BIO CINÉASTE
«D’origine franco-hollandaise, Rachel Noël naît et grandit dans les Alpes vaudoises. Son intérêt pour les arts l’amène à étudier à Lausanne (Master ès Lettres), ainsi qu’à Genève (DEA en Sciences sociales et politiques/Études Genre, avec un mémoire sur les films dédiés aux femmes artistes).
Enseignante depuis 2004 au Département de cinéma de l’ECAL à
Lausanne, elle écrit et réalise en 2013 son premier film au croisement
de l’autobiographie et de préoccupations féministes, Ma mère s’appelle forêt (sélectionné aux festivals de Visions du Réel, Soleure et primé à Buenos Aires, St-Pétersbourg, Paris…). Son nouveau film, Couvre-feu. Journal de Monique Saint-Hélier (1940-44)
poursuit son exploration de sujets tels que l’exil volontaire, la
transmission aux nouvelles générations, ou encore la résistance et la
délivrance par la création.
À L'AFFICHE EN SEPTEMBRE
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ET ENCORE
Samedi 17 septembre à 18h30, projection en présence de la cinéaste et des éditeurs du
Journal de Monique Saint-Hélier (Editions de l'Aire)
INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)
Soirée organisée en partenariat avec Visions du Réel on Tour.