De Philippe Faucon
France, Belgique, 2022, 1h22, en français et algérien s-t fr., 16/16
Fin des années 1950, début des années 1960, la guerre d’Algérie se prolonge. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française, en tant que harkis. À leur tête, le lieutenant Pascal. L'issue du conflit laisse prévoir l'indépendance prochaine de l'Algérie. Le sort des harkis paraît très incertain. Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France de tous les hommes de son unité.
Quinze ans après La Trahison, Philippe Faucon revient sur la guerre d'Algérie et s’intéresse au sort des supplétifs algériens de l’armée française. En concentrant son récit sur trois dernières années du conflit et en filmant avec humilité une histoire d’hommes pris dans la guerre, il signe une œuvre dense et puissante, notamment sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.
«Avec un subtil art de la touche, Faucon fait voir le passé en face et en facettes. Cinéma précieux, qui, à la flamboyance, préfère la clarté.» (Cahiers du Cinéma)
«Puissance des images, regard politique (mais jamais manichéen), film terrible dans son austérité: un grand moment de cinéma et de douleur.» (L'Obs)
«Avec pédagogie et rigueur, Philippe Faucon rend hommage à ces oubliés de l’Histoire. Un film loin du spectaculaire, qui met en scène la complexité des situations et des destins.» (Le Figaro)
«Sans jamais esquiver la violence, et en trouvant le rythme d’un vrai film de guerre malgré le peu de moyens, Les Harkis prouve à quel point une œuvre est d’abord le regard d’un cinéaste. Poignant.» (Le Parisien)
«Les Harkis n’est pas un film de guerre, pas non plus un film sur la guerre. Avant tout, c’est un film sur la guerre d’Algérie, une histoire singulière qu’il n’universalise pas, ne prend pas de haut ni de loin au nom de toute l’humanité. Au contraire, il y va, il entre, et il précise. Son sujet, dès son titre, il n’en fait pas mystère: à la fois historique et brûlant, venu d’un passé qui ne passe pas, de blessures mal refermées. Comment elles furent ouvertes, et par qui, il raconte. On saura d’ailleurs, à chaque plan, de quoi il parle, ce qu’il montre. Les Harkis, son titre l’annonce, sera un portrait de groupe. C’est un titre de tragédie grecque. On saura qui compose ce groupe. On saura, dans chaque cadre, tout de suite, où regarder, quoi voir, qui entendre. On verra, pour chaque personnage, chaque acteur, le plus fugace, qui est là. C’est à ça qu’on reconnaît encore le cinéma, en Philippe Faucon, toujours, un cinéaste, en Les Harkis un grand film.» (Libération)