25 mars


films du mois

16h30

Pamfir

De Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk
Fiction, Ukraine, France, Pologne, Chili, Luxembourg, 2022, 1h40, v.o. s-t fr., 16/16

Leonid est un bagarreur et lutteur notoire. On le surnomme Pamfir (littéralement «pierre») tant c’est un colosse. Parti travailler à l’étranger, il est de retour dans la campagne ukrainienne, où il retrouve sa femme et son fils. Souhaitant que ce dernier puisse choisir d’autres chemins que la violence, il fait le serment de ne plus faire de contrebande, une tradition dans cette région dominée par un garde-chasse nommé Oreste. Tandis que chacun apprête son masque pour les célébrations de Malanka, le carnaval d’hiver, Pamfir est rattrapé par des dettes et doit renouer avec son passé. Au risque de tout perdre…
Véritable sensation de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Pamfir, premier long-métrage du cinéaste ukrainien, associe traditions populaires et cinéma de genre, faisant de son personnage un héros mythique de l’Ouest ukrainien.
Ancré dans les Carpates de l’oblast de Tchernivtsi, où se mêlent rites païens et croyances en la Sainte Trinité, le récit fait ressurgir un passé trouble et des peurs ancestrales dans la vie de Pamfir, tout en dévoilant peu à peu sa défiance vis-à-vis de Dieu. Grâce à une mise en scène toujours en mouvement et une habileté virtuose à chorégraphier les corps, le réalisateur confère à son film un souffle remarquable et provoque des sensations intenses, que vient renforcer une photographie aux tonalités rouges, vertes et bleues. Surpassant le cinéma de genre, le cinéaste mêle le néo-western au film noir et à la tragédie religieuse, façonnant ainsi une œuvre dense et captivante.
«Sukholytkyy-Sobchuk étire ses plans, passant d’une beauté agitée à une jubilation espiègle. On retrouve une filiation avec un certain cinéma yougoslave, et même russe. Au final, une dynamique émotionnelle transcendée par une réalité­ sociale et politique. De quoi écorcher les âmes.» (L’Humanité)
«Pamfir est un film de genre qui mêle avec habileté mais sans aucun artifice les décors de l’Europe de l’Est et les codes du western, le folklore à la tragédie, le mythologique au politique, le film noir et la comédie. Le cinéaste passe d’un genre à l’autre, non pour faire une démonstration de virtuosité, mais pour servir la dramaturgie de ce film à la fois limpide et puissant.» (Positif)
«Entre western poisseux et polar du dernier coup, ce remarquable film confère au genre la grandeur d’une mythologie politique qui regarde à l’est se lever l’apocalypse.» (Le Monde)
«Sans jamais tomber dans l’esthétisation vaine, Sukholytkyy-Sobchuk parsème le film de tableaux aux frontières du réel (la fuite des contrebandiers dans la forêt, l’arrivée au carnaval, le salon insensé du garde-forestier), dévoilant un théâtre hostile et sauvage, tout en bois, boue et brume.» (Libération)


films du mois

18h30

Ashkal, l'enquête de Tunis

De Youssef Chebbi
Fiction, France, Tunisie, 2022, 1h31, v.o. s-t fr., 16/16

Dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, quartier de Tunis créé par l’ancien régime mais dont la construction a été stoppée net au début de la révolution de 2011, deux flics, Fatma et Batal, découvrent un corps calciné. Alors que les travaux reprennent peu à peu, ils commencent à se pencher sur ce cas mystérieux. Quand un incident similaire se produit, l’enquête prend un tour déconcertant…
Avec Ashkal, l'enquête de Tunis, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et lauréat du Prix de la critique au NIFFF en 2022, le cinéaste tunisien Youssef Chebbi réalise un polar fascinant, au cœur des Jardins de Carthage. Un premier long-métrage impressionnant, tant formellement que pour ses évocations politiques.
«Ancrant son récit dans un décor urbain où les buildings ultra-modernes côtoient les chantiers à l’abandon, Ashkal ("formes" en arabe) entraîne les codes du polar dans un territoire aux atours plus fantastiques. Tandis qu’elle plonge toujours plus profondément dans la noirceur de l’âme humaine, l’enquête réveille alors les spectres de l’histoire tunisienne.» (NIFFF)
«Thriller nocturne fantomatique, traversé de fulgurantes immolations, le premier film de Youssef Chebbi fascine autant qu’il perturbe.» (Bande à Part)
«Un film à la fois étrange, inquiétant, aux espaces démesurés mais confortables, rassurant, à la manière d’un musée richement meublé dont on se rendrait compte, une fois installés, accoutumés au lieu et à ses bizarreries, que les murs sont en train de se rapprocher et de se refermer sur vous. Un tour de force balancé sans rien de trop et avec une infime minutie par Youssef Chebbi.» (Libération)
«Ashkal frappe profondément parce qu’il enquête sur ce que peuvent nous dire et nous faire des images inouïes, qui pourtant se répètent, se reproduisent, hantent les visions comme des revenants.» (Positif)
«Ashkal sait se faire le témoin cinématographique, sensible et dérangeant, de l'entre-deux démocratique dans lequel se trouve précisément la Tunisie, et parvient à le faire résonner à la fois à une échelle beaucoup plus globale et dans des émotions universelles enfouies, libérées par la montée en puissance, toute en discrète maîtrise, vers un climax mémorable.» (Mad Movies)
«Une œuvre sombre et mystérieuse, formellement ambitieuse, qui place d’emblée son réalisateur, né en 1984 dans la capitale tunisienne, dans la galaxie d’un néosymbolisme arabe, misant sur les puissances visionnaires de l’image.» (Le Monde)

Rencontre cinéma
Jeudi 2 mars à 20h en présence du cinéaste
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Partenariat
Sortie en collaboration avec le Festival cinémas d'Afrique – Lausanne


films du mois

20h30

El Agua

D'Elena López Riera
Fiction, Suisse, Espagne, France, 2022, 1h44, en espagnol s-t fr., 14/16

C'est l'été dans le sud-est de l'Espagne. Une tempête menace de faire à nouveau déborder la rivière qui traverse le petit village où habite Ana, qui rêve de quitter la région. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont «l'eau en elles». Au bord de la rivière, une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d'amour, jusqu'à ce que la tempête éclate…
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, à Toronto et à Zurich, tourné dans la région de Valence où la cinéaste a grandi et basé sur une importante recherche documentaire, El Agua raconte un territoire, ses croyances et ses cultures, et montre avec justesse trois générations de femmes qui cohabitent et s’épaulent quotidiennement dans cette atmosphère électrique qui précède la tempête. Vibrant et envoûtant.
«Dans un premier long-métrage magique, Elena López Riera convoque une tradition de son village natal, et fait déborder la force de l'eau autant que celle de l'adolescence» (Libération)
«Un premier film mystique et résolument féministe.» (Les Inrockuptibles)
«Le cinéma espagnol se porte bien, en témoigne la prodigieuse récolte de films émanant de jeunes réalisateurs. On peut désormais ajouter à la liste le nom d'Elena López Riera, dont le premier long-métrage provoque un véritable envoûtement, embrassant toute une région. D'un matériau quasi anthropologique, la cinéaste tisse un récit mi-réel, mi-fantastique. Quant à l'héroïne, interprétée par Luna Pamies, disons qu'elle est pareille à une fée: la jeune comédienne fait des merveilles, son magnétisme rendant crédible la part fantasmagorique du récit. El Agua réussit un tour de magie, telles ces ailes d'oiseaux qui se déplient comme des éventails.» (Le Monde)


Rencontre cinéma
Mercredi 22 février à 20h en présence de la cinéaste
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