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Medusa

De Anita Rocha da Silveira
Fiction, Brésil, 2021, 2h07, v.o. s-t fr., 16/16

Brésil, aujourd’hui. Mariana, 21 ans, vit dans un monde où elle doit être une femme pieuse et parfaite. Pour résister à la tentation, elle s’attelle à contrôler tout et tout le monde. La nuit tombée, elle se réunit avec son gang de filles évangélistes et, ensemble, cachées derrière des masques, elles chassent et lynchent les pécheresses, celles qui ont dévié du droit chemin. Mais au sein du groupe, l’envie de crier devient chaque jour plus forte.
Pour son deuxième film, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et sélectionné en compétition au GIFF à Genève, la cinéaste brésilienne s’inspire de faits réels et livre une critique féroce du Brésil conservateur et religieux d'aujourd'hui. «Une atmosphère vénéneuse, pop et électrique et une bande-son hallucinée: Medusa est une fable féministe et un film sur la féminité, entre le giallo et la satire politique.» (GIFF)
«Une dystopie féministe, hypnotisante et décalée.» (Bande à part)
«La réalisatrice, dans ce manifeste féministe où quasiment tous les hommes sont des salauds, dénonce le poids du patriarcat, et les dangers de l’intolérance et du bigotisme. Le tout grâce à de très belles images, dignes de John Carpenter ou Dario Argento, dont Anita Rocha da Silveira affirme s’inspirer.» (Le Parisien)
«Sous des atours très colorés, Medusa met à feu et à sang le message des groupes évangélistes et le fait même exploser sous un déluge d’images plus frappantes les unes que les autres. On n’est pas très loin de John Carpenter ou de Dario Argento, sans pour autant que le film tourne au pastiche.» (Les Inrockuptibles)
«Faux film d’horreur et vraie satire, le deuxième long-métrage de la Brésilienne Anita Rocha da Silveira déploie ses attraits pop et irrévérencieux au cœur d’une forêt tropicale où des patients comateux végètent dans un hôpital vétuste (mais réveillez-vous, Brésiliens!) alors qu’une bande de jeunes cinglées évangéliques et masquées terrorisent des pécheresses dans les rues de la ville. Le film sait rendre évident à chaque seconde que la réalité manipulée qu’il évoque, celle d’un Brésil gouverné par la haine néolibérale meurtrière, dépasse la fiction: que ces images n’en donnent qu’une idée, que la vraie satire et la vraie parodie se trouvent en dehors du film, sont littéralement au pouvoir, bien décidées à vous réduire à néant.» (Libération)


Toute une nuit sans savoir

De Payal Kapadia
Doc., France, Inde, 2021, 1h39, v.o. s-t fr., 16/16

En Inde, une étudiante en cinéma écrit des lettres à l’amoureux dont elle a été séparée. À sa voix se mêlent des images, fragments récoltés au gré de moments de vie, de fêtes et de manifestations qui racontent un monde assombri par des changements radicaux. Le film nous entraîne dans les peurs, les désirs, les souvenirs d’une jeunesse insoumise, éprise de liberté…
Lauréat de l’Œil d’Or (Prix du meilleur documentaire toutes sections confondues) à Cannes, primé également au festival de Toronto, ce premier long-métrage de la jeune cinéaste Payal Kapadia est une révélation: un grand film d’amour et de révolte qui fera date tant grâce à sa forme virtuose que par la douce puissance de son ode à la jeunesse indienne.
«Toute une nuit sans savoir, mêlant habilement l’intime et le politique, le found footage et le film rêvé, des images de manifs et de répression, devient une poignante lettre d’adieu, à l’amour et l’espérance, à la jeunesse et l’innocence, qui résonne bien au-delà des frontières où il se déroule.» (Libération)
«Le spectateur se trouve plongé dans une brèche narrative, entre fiction et réalité, hallucinante, vibrante de rage et de désespoir. Cet amalgame de révolte politique et de frustration amoureuse se noue dans une esthétique fantasmagorique singulière, qui peut nous égarer ou nous subjuguer, mais qui ne nous laissera jamais indifférents.» (Positif)
«Sans doute la plus mémorable révélation du dernier Festival de Cannes. Hypnotique et tendre, dansant et traversé de violences, le premier long-métrage de la jeune réalisatrice indienne mobilise une vaste gamme de moyens narratifs, visuels et sonores, avec un étonnant mélange de fermeté et de délicatesse. Au fil des lettres de plus en plus tristes, Toute une nuit sans savoir devient la mise en récit de l'enfermement de ladite "plus grande démocratie du monde" sous l'emprise néofasciste et religieuse du BJP, le parti de droite nationaliste hindoue.» (Slate)


Tom Medina

De Tony Gatlif
Fiction, France, Suisse, 2021, 1h40, en français, 16/16

Tom Medina, envoyé par un juge pour enfants dans la mystique Camargue, débarque en liberté surveillée chez Ulysse, homme au grand cœur en phase avec la nature. Habité par des visions, fasciné par les taureaux et les chevaux, Tom apprend le métier de gardien aux côtés d’Ulysse. Tom aspire à devenir quelqu’un de bien, il ne vole plus et a soif de savoir. Mais il se heurte à une hostilité ambiante qui ne change pas à son égard. Quand il croise la route de Suzanne, qui a été séparée de sa fille, Tom est prêt à créer sa propre justice pour prendre sa revanche sur le monde…
Tourné dans la région de la Camargue, Tom Medina est "un western sans armes", selon les mots mêmes du cinéaste Tony Gatlif qui s'inspire ici de sa jeunesse, avant qu'il émigre en France et devienne cinéaste. Un film au souffle épique et poétique, porté par une bande-son imposante, pour une réflexion sur l'identité et la liberté.
«En s’inspirant de son adolescence, Tony Gatlif signe un film sincère et vivant, où la quête d’identité est indissociable de celle - plus urgente encore - de liberté.» (Les Fiches du Cinéma)
«À l’image de Tom, son héros trompe-la-mort dans cette saisissante scène d’ouverture, le nouveau film de Tony Gatlif — et peut-être son plus beau, plus de quarante ans après ses débuts — est d’une audace folle.» (Télérama)

Rencontre
Mercredi 8 juin à 20h: projection spéciale en présence de l'actrice et chanteuse Karoline Rose Sun
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BIO CINéASTE
Tony Gatlif est né en 1948 en Algérie. Son père était Kabyle et sa mère Romni. Ces deux cultures l’ont fortement influencé et inspiré une grande partie de ses films.
Au début des années 1960, Gatlif quitte l’Algérie et s'installe en France. Il signe son premier scénario avec La Rage au poing. En 1975, il tourne son premier film, La tête en ruine, et dans la foulée son deuxième long-métrage, La terre au ventre, qui traite de la guerre d’Algérie. À partir de 1981, il entame une série de films rendant hommage au peuple rom, marginalisé et déraciné, en commençant par Corre Gitano, suivi d’une trilogie avec Les Princes, Latcho Drom et Gadjo Dilo, avec Romain Duris et Rona Hartner dans les rôles principaux. Ce fut le début d’une longue collaboration entre Tony Gatlif et Romain Duris, qui joua à nouveau dans Je suis né d’une cigogne et Exils, un film pour lequel Tony Gatlif reçut le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2004. Tony Gatlif a ensuite poursuivi son chemin en explorant de nouveaux territoires avec Transylvania, Liberté, Indignados et enfin Geronimo et revient aujourd’hui davantage à ses racines avec Tom Medina.

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