25 novembre


films du mois

19h

Les Harkis

De Philippe Faucon
France, Belgique, 2022, 1h22, en français et algérien s-t fr., 16/16

Fin des années 1950, début des années 1960, la guerre d’Algérie se prolonge. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française, en tant que harkis. À leur tête, le lieutenant Pascal. L'issue du conflit laisse prévoir l'indépendance prochaine de l'Algérie. Le sort des harkis paraît très incertain. Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France de tous les hommes de son unité.
Quinze ans après La Trahison, Philippe Faucon revient sur la guerre d'Algérie et s’intéresse au sort des supplétifs algériens de l’armée française. En concentrant son récit sur trois dernières années du conflit et en filmant avec humilité une histoire d’hommes pris dans la guerre, il signe une œuvre dense et puissante, notamment sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.
«Avec un subtil art de la touche, Faucon fait voir le passé en face et en facettes. Cinéma précieux, qui, à la flamboyance, préfère la clarté.» (Cahiers du Cinéma)
«Puissance des images, regard politique (mais jamais manichéen), film terrible dans son austérité: un grand moment de cinéma et de douleur.» (L'Obs)
«Avec pédagogie et rigueur, Philippe Faucon rend hommage à ces oubliés de l’Histoire. Un film loin du spectaculaire, qui met en scène la complexité des situations et des destins.» (Le Figaro)
«Sans jamais esquiver la violence, et en trouvant le rythme d’un vrai film de guerre malgré le peu de moyens, Les Harkis prouve à quel point une œuvre est d’abord le regard d’un cinéaste. Poignant.» (Le Parisien)
«Les Harkis n’est pas un film de guerre, pas non plus un film sur la guerre. Avant tout, c’est un film sur la guerre d’Algérie, une histoire singulière qu’il n’universalise pas, ne prend pas de haut ni de loin au nom de toute l’humanité. Au contraire, il y va, il entre, et il précise. Son sujet, dès son titre, il n’en fait pas mystère: à la fois historique et brûlant, venu d’un passé qui ne passe pas, de blessures mal refermées. Comment elles furent ouvertes, et par qui, il raconte. On saura d’ailleurs, à chaque plan, de quoi il parle, ce qu’il montre. Les Harkis, son titre l’annonce, sera un portrait de groupe. C’est un titre de tragédie grecque. On saura qui compose ce groupe. On saura, dans chaque cadre, tout de suite, où regarder, quoi voir, qui entendre. On verra, pour chaque personnage, chaque acteur, le plus fugace, qui est là. C’est à ça qu’on reconnaît encore le cinéma, en Philippe Faucon, toujours, un cinéaste, en Les Harkis un grand film.» (Libération)


films du mois

20h30

Jacky Caillou

De Lucas Delangle
Fiction, France, 2022, 1h32, en français, 16/16

Un village de montagne. Haut dans les Alpes. Jacky Caillou vit avec sa grand-mère, Gisèle, une magnétiseuse guérisseuse reconnue de tous. Alors que Gisèle commence à lui transmettre son don, une jeune femme arrive de la ville pour consulter. Une étrange tache se propage sur son corps. Certain qu’il pourra la soigner, Jacky court après le miracle…
Présenté à Cannes, Jacky Caillou de Lucas Delangle navigue entre le naturalisme rural et le conte fantastique pour narrer une histoire d'amour, de désirs et de croyances. Un premier long-métrage inspiré et réjouissant, porté par le jeu saisissant de Thomas Parigi, dont c’est le premier rôle, et de Lou Lampros.
«Entamant le film comme une chronique villageoise, sous les auspices d’un cinéma naturaliste, il dérive peu à peu vers une atmosphère plus fantastique, convoquant la légende du loup, sans effets appuyant le surnaturel, plutôt en suggérant la possibilité d’une autre réalité. Jacky Caillou joue de l’authenticité de ses personnages et de ses paysages pour mieux ancrer le surnaturel dans une réalité presque tangible, qui rend l’irréel réel.» (Cineuropa)
«Un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Lucas Delangle filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de Terriens. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard avec regard, une humanité trop souvent ignorée.» (L’Humanité)
«Par quel miracle l'inspiration nous apparaît-elle? Quel mode opératoire s'applique à nos rêves, à nos sensations, à nos corps? Sommes-nous certains de bien décider de nos choix? Le réalisateur Lucas Delangle nous propose ici une douce confrontation au réel quasi documentaire avec des personnages et des paysages empreints d'histoires. Il s'attache à démontrer qu'en nous quelque chose déborde, qu'il faut laisser la place au saisissement. Ainsi, lâcher prise et se laisser habiter par le frémissement du monde qui nous entoure, ne pas être effrayé par ce qui nous traverse et que nous ressentons. Ce récit ouvre, d'un geste cinématographique à la fois élégant et sensible, une porte sur nos propres terreurs et nos désirs enfouis. Il nous offre un film de miracle, qui en mêlant le naturalisme au fantastique, interroge sur ce que nous pouvons faire avec de ce que la vie nous offre comme don.» (ACID Cannes)

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